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À Paris, le Salon du livre s’ouvre sous le signe du voyage, mais sans Hachette Livre

Le Salon du livre, qui s'est ouvert vendredi à Paris, met le Brésil et la Pologne à l'honneur. Si près de 3 000 auteurs sont attendus, la manifestation est boycottée par un géant du secteur, le groupe Hachette Livre, qui critique son coût trop élevé.

Avec une cinquantaine de destinations, le Salon du Livre de Paris s'est ouvert vendredi 20 mars sous le signe du voyage. Le Brésil est à l'honneur, comme il l'avait déjà été en 1998. "C'est le premier pays a être mis à l'honneur pour la deuxième fois", a souligné la ministre de la Culture Fleur Pellerin en inaugurant le Salon.

Près de 50 auteurs brésiliens sont présents, comme Bernardo Carvalho, Ana Maria Machado ou Paulo Lins. Le ministre de la Culture brésilien, Juca Ferreira, a expliqué qu'"un choix très large a été fait pour que les Français puissent découvrir la nouvelle génération d'écrivains".

Les villes polonaises de Cracovie et de Wroclaw sont aussi sous le feu des projecteurs. "Cracovie, c'est la ville de ma jeunesse, une ville où l'on lit beaucoup", a déclaré à l'AFP le metteur en scène Roman Polanski. Une vingtaine d'auteurs polonais sont présents, dont Marek Bienczyk, Iwona Chmielewska, Marek Krajewski et Urszula Koziol.

"Une faute morale"

Parmi les 3 000 auteurs qui dédicaceront leurs ouvrages, on trouve le prix Goncourt 2014, Lydie Salvayre, Sylvain Tesson, Amin Maalouf, Amélie Nothomb, ou encore David Foenkinos.

Mais ce salon ne représentera pas toutes les maisons d'édition, le groupe Hachette Livre (Grasset, Fayard ou Calmann-Lévy) ayant choisi de ne pas y prendre part, invoquant le coût de cette participation au regard de ses retombées.

"Les grandes maisons de littérature ont décidé cette année qu'elles préféraient investir leurs moyens" dans d'autres salons, a indiqué Arnaud Nourry, PDG d'Hachette Livre.

Les actionnaires de ces maisons n'étaient toutefois pas tous d'accord. "Alors que l'écrit et le livre demeurent plus que jamais des remparts contre l'obscurantisme et le fanatisme, cette absence d'Hachette Livre, au regard de l'actualité, sonne comme une faute morale", a réagi Eliane Calmann-Lévy, actionnaire minoritaire des Éditions Calmann-Lévy.

Le débat sur son implantation Porte de Versailles a aussi ressurgi. "Nous avons créé ce salon en 1981 : ce serait dommage de l'arrêter", a dit à l'AFP Antoine Gallimard, PDG des éditions Gallimard, pour qui la taille des locaux de la Porte de Versailles rend possible la rencontre entre tous les éditeurs, grands ou petits, et tous les Français, provinciaux ou parisiens.

Avec AFP