Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a jugé vendredi, à l'issue de négociations à Bruxelles, que la procédure de sauvetage de son pays "était remise sur les rails". Ses partenaires européens exigent une mise en œuvre des réformes plus rapide.
Alexis Tsipras est un homme pressé, mais optimiste. C'est l'impression que le Premier ministre grec a donné, vendredi 20 mars, à l'issue de plusieurs heures de négociations avec la chancelière allemande, Angela Merkel, le président français, François Hollande, et les représentants de l'Union européenne (UE) et de la Banque centrale européenne (BCE).
"Il est clair que la Grèce n'aura pas à prendre des mesures récessives", s'est félicité Alexis Tsipras. Une manière de suggérer que son gouvernement, formé après la victoire de la gauche radicale fin janvier, va rompre, comme promis, avec l'austérité tous azimuts qui a marqué les dernières années.
Pressions européenes
Le Premier ministre a ajouté qu'Athènes "aura la main sur les réformes". Alexis Tsipras tente ainsi de marquer sa différence avec les gouvernements précédents qui, aux yeux d'une partie des grecs, n'étaient que de simples éxécutants des volontés de la Troïka (BCE, FMI et Commission européenne).
Mais l'homme fort de la Grèce a été beaucoup moins disert sur la pression que ses partenaires européens lui ont mis durant ces négocations. "La France et l'Allemagne recadrent Alexis Tsipras", croit ainsi savoir le quotidien économique français "Les Échos". Le journal affirme que le Premier ministre grec a échoué à obtenir ce qu'il était, en fait, venu chercher : une aide financière immédiate.
Angela Merkel et François Hollande ont refusé : ils veulent d'abord avoir en main une liste complète des réformes que la Grèce va mettre en œuvre. Et ils l'exigent très vite. Alexis Tsipras a donc promis qu'elle serait envoyée à Bruxelles dans "les jours qui viennent" et qu'il comptait accélérer le rythme des réformes.
Le chef du gouvernement grec est d'autant plus pressé de satisfaire aux exigences de Paris et Berlin qu'il a un besoin urgent d'argent frais. Athènes doit rembourser, ce vendredi, 335 millions d'euros au FMI, et doit faire face à une fin de printemps et surtout un été très lourd en remboursements de dette.