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Le gouvernement américain a affirmé jeudi qu'il réévaluerait son soutien diplomatique à Israël au sein de l'ONU si l'État hébreu n'adoucissait pas sa ligne politique envers les Palestiniens. Netanyahou semble avoir entendu le message.

La situation est de plus en plus tendue entre Israël et Washington. Malgré les félicitations de Barack Obama à Benjamin Netanyahou pour la victoire de son parti aux législatives israéliennes, les États-Unis ne cessent de hausser le ton contre leur allié historique. En cause : les propos de Benjamin Netanyahou sur son opposition formelle à la création d’un État palestinien.

Dernière semonce en date : jeudi 19 mars, la Maison Blanche a indiqué qu'elle allait "réévaluer" son soutien diplomatique à Israël au sein de l'ONU. Cet éventuel changement de position de Washington au Conseil de sécurité de l'ONU pourrait permettre l'adoption d'une résolution sur une solution à deux États le long des frontières d'avant 1967.

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"Les décisions prises par les États-Unis aux Nations unies étaient basées sur cette idée d'une solution à deux États", a déclaré Josh Earnest, porte-parole de Barack Obama, visiblement irrité par le durcissement du discours de Netanyahou."Maintenant que notre allié [Israël] a dit qu'il n'était plus engagé dans cette voie [...] cela signifie que nous devons réévaluer notre position sur ce sujet et c'est ce que nous ferons", a-t-il ajouté, prenant soin de préciser qu'"aucune décision" n'avait été prise à ce stade.

Netanyahou nuance ses propos sur la création d'un État palestinien

Intimidation ou non de la part des Américains, cette "menace" diplomatique a conduit le Premier ministre israélien à changer son fusil d’épaule. Plus question de s’opposer formellement à la création de deux États. "Je ne veux pas d’une solution à un État. Je veux une solution durable à deux États. Mais, pour cela, les circonstances doivent changer", a déclaré le chef du gouvernement sortant à la chaîne américaine MSNBC.

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Il a également demandé que les Palestiniens "s'engagent dans des négociations de paix sincères" avec Israël et "abandonnent leur pacte" avec le mouvement islamiste Hamas. "Nous avons besoin de la reconnaissance d'un État juif et d'une vraie sécurité afin d'avoir une solution à deux États qui soit réaliste", a-t-il ajouté.

Abbas refuse de négocier avec le futur gouvernement de Netanyahou

Reste à convaincre le président palestinien Mahmoud Abbas. Et l’affaire s’annonce mal engagée. Ce dernier a estimé jeudi qu’il serait impossible de négocier un État palestinien avec un gouvernement mené par le Premier ministre israélien sortant.

"Les déclarations de Benjamin Netanyahu contre la solution à deux États et les appels de son ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman à tuer les Arabes d'Israël prouvent, si elles sont vraies, que le gouvernement israélien ne veut pas sérieusement d'une solution politique menant à l'instauration de deux États sur la base des résolutions internationales, dont un État de Palestine dans les frontières de 1967 et ayant pour capitale Jérusalem-Est", a affirmé Mahmoud Abbas.

Le chef des Palestiniens n’a pas non plus l’intention de revenir sur les poursuites judiciaires qu’il compte engager contre l’État hébreu pour "crimes de guerre". "C'est notre droit de saisir toutes les institutions internationales pour y faire respecter nos droits et appliquer les résolutions internationales", a-t-il encore déclaré.