
En chute libre dans les sondages, la présidente brésilienne Dilma Rousseff a annoncé mercredi une série de mesures anti-corruption. Une décision qui arrive alors que le parti de la chef de l'État est éclaboussé par le scandale du géant Petrobras.
Au moment où un gigantesque scandale éclabousse le géant étatique Petrobras – et le parti de la présidente brésilienne, le Parti des travailleurs (PT) – Dilma Rousseff a annoncé mercredi 18 mars une série de mesures anti-corruption. "La corruption offense et humilie les travailleurs, minimise l'importance du travail honnête", a déclaré la présidente après avoir signé les projets de loi présentés par le ministre de la Justice, José Eduardo Cardozo.
Ce paquet de mesures intervient trois jours après les massives manifestations dirigées contre elle dans tout le pays. Sans doute pour calmer les esprits et redorer le blason de la présidence. "L'heure est venue pour le Brésil de mettre fin à ces crimes et pratiques", a poursuivi Dilma Rousseff, dont la popularité à chuté à un niveau extrêmement bas de 13 %, selon une enquête d'opinion Datafolha effectuée dimanche. Et 62 % des Brésiliens jugent l'action de son gouvernement "mauvaise" ou terrible".
Parmi ces mesures, le gouvernement souhaite notamment criminaliser la pratique de tenue de caisses noires par les partis politiques en période électorale, qui, "aussi incroyablement que cela puisse paraître, n'est pas actuellement un délit" au Brésil, a auparavant expliqué le ministre de la Justice. Le gouvernement veut aussi faciliter la saisie des biens des personnes convaincues de corruption.
Les enquêteurs affirment que Petrobras versait des pots de vin à des élus, majoritairement de la coalition au pouvoir, puisés sur des contrats surfacturés entre le géant pétrolier et ses sous-traitants, les plus grands groupes de construction du pays. Le trésorier du parti présidentiel est lui-même officiellement soupçonné d'avoir reçu de Petrobras des pots-de-vin déguisés en contributions électorales légales. Pour l’heure, le nom de Dilma Rousseff n’apparaît nulle part.
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Le Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB), principale formation de l'opposition, a annoncé mardi qu'il allait demander à la Cour suprême d'enquêter sur l'implication éventuelle de la présidente Dilma Rousseff dans ce scandale.
Avec AFP et Reuters