
Les délégations américaine et iranienne ont poursuivi mardi en Suisse leurs discussions sur le programme nucléaire de Téhéran. Washington estime que les chances d'aboutir à un accord sont de 50 %.
Le président américain Barack Obama estime que les chances d'aboutir à un accord avec Téhéran sur son programme nucléaire controversé sont toujours de 50/50, a affirmé, mardi 17 mars, son porte-parole.
"Dans l'esprit du président, la probabilité n'a pas changé", a déclaré Josh Earnest, tout en se refusant à rentrer dans le détail des discussions en cours à Lausanne, en Suisse, pour tenter de boucler un accord politique d'ici la fin du mois.
"Nous sommes, au mieux, à 50/50", a ajouté M. Earnest, interrogé sur les propos d’Ali Akbar Salehi, directeur de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, qui a affirmé que les deux pays avaient trouvé un accord sur "90 % des questions techniques".
Pour que les discussions aboutissent, "il faudra que les dirigeants iraniens - y compris ceux qui ne sont pas à la table des négociations - signent cet accord", a souligné le porte-parole de M. Obama. "Et le fait est (...) qu'il est difficile de prédire quelle sera exactement leur conclusion", a-t-il ajouté, jugeant que cela représentait "une inconnue dans les négociations".
Présent à Lausanne, Alan Eyre, porte-parole en persan du département d'État américain, a insisté sur l'atmosphère positive qui règne actuellement dans les négociations. "C'est tellement différent avant ce que l'on a connu voilà un an et demi, avant l'accord intérimaire de Genève", a-t-il déclaré à France 24. S'exprimant en persan, il a espéré que les deux parties parviennent à "gommer leurs différends d'ici la fin de la semaine".
Un calendrier serré
L'Iran et le groupe 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France, et Allemagne) ont repoussé par deux fois la date butoir pour un accord définitif. En cas d'entente politique d'ici au 31 mars, les grandes puissances et Téhéran sont convenus de finaliser d'ici fin juin tous les détails techniques.
Parmi les points à résoudre figurent le niveau d'enrichissement de l'uranium envisageable pour l'Iran, et le calendrier et le processus de levée des sanctions imposées depuis 2006 à la République islamique par l'ONU et les Occidentaux.
L'objectif des 5+1 est de faire en sorte que l'Iran ne puisse se doter en moins d'un an de la quantité de matière fissile nécessaire à l'éventuelle fabrication d'une bombe atomique. Ce délai, que les experts qualifient de "break out time", doit permettre aux Occidentaux de préparer une riposte.
Aucun détail sur les options en discussion n'a été rendu public, mais les experts disent se pencher sur le nombre de centrifugeuses que l'Iran sera autorisé à conserver, sur son stock d'uranium enrichi et sur d'autres restrictions qui pourraient s'appliquer pendant au moins dix ans.
Le calendrier pourrait être perturbé par les fêtes du Nouvel an perse (Norouz), qui débutent samedi 21 mars. Des responsables proches des discussions ont estimé qu'il pourrait être difficile de parvenir à un accord avant cette date. Les discussions reprendraient alors dans les derniers jours de mars.
Avec AFP et Reuters