Une quarantaine d'agents d'ERDF et GRDF, dont les principaux responsables des syndicats CGT de l'Énergie en Île-de-France, ont été arrêtés après que les locaux parisiens du patronat du gaz ont subi des dégradations lors d'une manifestation.
AFP - Une quarantaine d'agents d'ERDF et GrDF, - 74 personnes selon les décomptes de la préfecture de police -, ont été interpellés jeudi après des dégradations intervenues le même jour à Paris (VIIIème) dans les locaux du patronat du gaz, en marge d'une manifestation à l'appel de Sud et la CGT, a-t-on appris de sources concordantes.
Parmi les personnes interpellées figurent les principaux responsables des syndicats CGT de l'Energie en Ile-de-France, a indiqué la CGT dans un communiqué.
Selon la police, des salariés d'ERDF et GrDF ont commis des dégradations dans les bureaux de l'Association française de gaz (AFG), qui regroupe les grandes entreprises du secteur du gaz, hébergée au siège de l'Union nationale des employeurs de l'industries gazières (Unemig, 62 rue de Courcelles).
"Ils ont abîmé des bureaux, une salle de réunion. Il y a eu des dégâts d'ordinateurs et de mobiliers, qui ont été choquants pour le personnel, et des responsables locaux ont appelé la police", a confirmé à l'AFP Michel Astruc, vice-président de l'Unemig.
Selon la préfecture de police de Paris (PP), les responsables du 62, rue de Courcelles ont déposé trois plaintes, l'une pour "dégradations volontaires", la seconde pour "violences", la troisième pour "menaces".
La PP a ajouté à l'AFP qu'il y a eu, dans le cadre de ces affaires, 74 interpellations "à proximité des lieux où "la police est intervenue après avoir été requise".
Des sources policières ont affirmé en outre que des dégradations ont également eu lieu au 23 rue de Vienne, au siège de l'unité réseau électrique d'ERDF-GrDF Paris, mais les directions ont démenti toute dégradation sur ce site.
La PP a affirmé à cet égard "ne pas avoir eu connaissance de ces faits ni de plaintes", sans autre commentaire.
Selon une commerçante du quartier qui a joint l'AFP sous couvert d'anonymat, une coupure de courant est intervenue "entre 15H00 et 17H30", dans tout le quartier autour de la rue de Courcelles.
ERDF n'avait pas pu confirmer cette information jeudi soir. Mais selon Maurice Marion, porte-parole de la CGT Energie, "il est fort possible que des coupures d'électricité aient eu lieu, car les bâtiments du patronat sont des cibles", pour obtenir la réouverture de négociations salariales de la branche énergie. Par contre, "les dégradations ne sont pas des méthodes de la CGT", a-t-il observé.
Contrairement à des déclarations initiales de source policière, aucune coupure de gaz n'a eu lieu sur le secteur jeudi après-midi. "Il n'y a pas eu de coupures de gaz", a indiqué à l'AFP une porte-parole de GrDF.
Dans un communiqué, la Fédération Sud-Energie, fait état de "74 agents d'ERDF-GRDF, qui s'apprêtaient à tenir une assemblée du personnel devant le 23 bis rue de Vienne", affirmant que certains "ont été embarqués par la police, sous un prétexte inconnu".
"Après la multiplication des procédures disciplinaires, puis des procès en référés pour grève illégale, la force est une nouvelle fois la seule réponse donnée" par le patronat "à la mobilisation de milliers de salariés de nos entreprises, en grève depuis presque 7 semaines pour certains (notamment en Ile de France)", ajoute Sud.
Pour Michel Astruc, "on assiste à quelques manifestations particulièrement vives pour ne pas dire violentes alors que dans le même temps les négociations qui se sont produites au niveau de la branche professionnelle et de l'entreprise ont permis de régler la plupart des difficultés rencontrées ces derniers temps".
"Il ne faut pas assimiler les auteurs de ces actes avec la majorité des collaborateurs qui sont au travail", a-t-il ajouté.
Sud et la CGT ont condamné les méthodes "irresponsables" d'"intimidation et de répression" utilisées par "le patronat et les pouvoirs publics".