Sous la pression de sondages défavorables, Benjamin Netanyahou tente d'attirer les électeurs israéliens les plus radicalement opposés à des concessions aux Palestiniens sur Jérusalem et sur les colonies. Et revient sur ses engagements.
À la veille d'élections législatives très indécises, Benjamin Netanyahou a durci le ton lors des dernières heures avant la fin officielle de la campagne pour tenter de convaincre les 5,88 millions d'électeurs israéliens de le reconduire à son poste.
Mis sous pression par des sondages défavorables, le Premier ministre israélien sortant a promis, lundi 16 mars, qu'un État palestinien ne verrait jamais le jour tant qu'il serait Premier ministre. En juin 2009 il s'était pourtant rallié à la solution "à deux États", palestinien et israélien. Interrogé par le site d'information NRG sur l'impossibilité d'assister à la création d'un État palestinien s'il restait chef du gouvernement, Netanyahou a simplement répondu "effectivement".
Il s'est également posé en gardien de Jérusalem et des colonies. Le leader de la droite a lancé ses dernières forces dans la bataille lundi, en promettant d'empêcher la division de la ville sainte, après avoir fait longtemps fait campagne contre les menaces de l'extrémisme islamiste et d'un Iran détenteur de l'arme nucléaire.
Continuer la construction de colonies
Il a ainsi assuré vouloir continuer à construire des logements pour colons à Jérusalem-Est occupée avec le but déclaré d'empêcher l'établissement éventuel d'une capitale pour les Palestiniens dans sa partie orientale. Symboliquement, il avait réservé quasiment le dernier déplacement de sa campagne à l'une des colonies les plus contestées, celle de Har Homa, aux confins des quartiers palestiniens de Jérusalem-Est et du sud de la Cisjordanie.
Benjamin Netanyahou y a accusé ses adversaires aux élections parlementaires d'être prêts à une partition de la ville. "Je ne le permettrai pas. Moi et mes amis du Likoud (le parti de la droite israélienne) préserverons l'unité de Jérusalem dans son intégralité. Nous continuerons à fortifier Jérusalem pour qu'on ne puisse la diviser et qu'elle reste unifiée pour toujours", a-t-il dit à la veille du scrutin.
"Nous continuerons de construire à Jérusalem, nous construirons des milliers de nouveaux logements, nous ne céderons pas malgré toutes les pressions exercées sur nous et nous continuerons à développer notre capitale éternelle", a-t-il dit. La communauté internationale considère comme illégale la colonisation, la construction d'habitations civiles dans les territoires occupés ou annexés par Israël depuis 1967.
Distancié dans les sondages
Benjamin Netanyahou l'a cependant poursuivie sans relâche à la suite de ses prédécesseurs, y compris à Jérusalem-Est, où les Palestiniens veulent établir la capitale de l'État auquel ils aspirent, alors qu’Israël, en revanche, considère Jérusalem comme sa capitale unifiée et indivisible.
En juin 2009, dans un discours prononcé à l'université de Bar Ilan (Israël), Benjamin Netanyahou s'était pourtant clairement prononcé en faveur de la solution "à deux États". Il a estimé aujourd'hui que ce discours "n'était plus pertinent dans la réalité du Moyen-Orient aujourd'hui".
Dans les derniers sondages avant l'élection, le Likoud semble distancié par la liste de centre-gauche "Union sioniste" donnée en tête des intentions de vote, en raison d'une déperdition de voix au centre et à l'extrême droite.
Avec AFP