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Nucléaire iranien : "Il y a une réelle volonté de trouver un accord définitif"

Après l'échec des négociations en vue d'un accord définitif sur le nucléaire iranien, fin novembre, Washington et Téhéran espèrent aboutir à un succès diplomatique. Explications d'Antoine Mariotti, envoyé spécial de France 24.

Américains et Iraniens sont réunis, lundi 16 mars, à Lausanne, en Suisse, pour trouver un accord définitif sur le nucléaire iranien avant le 31 mars. L’envoyé spécial de France 24, Antoine Mariotti, pour qui les négociations ont de réelles chances d’aboutir car la volonté des parties engagées est bien réelle, décrypte les enjeux.

France 24 : Pourquoi maintenir la date butoir au 31 mars ?

Antoine Mariotti : Cette date est maintenue car les parties veulent en finir une bonne fois pour toutes. Elles savent pertinemment qu’on pourrait continuer à prolonger les discussions pendant des années. Cela fait quand même plus de dix ans que ce dossier est sur la table et empoisonne les relations entre l’Iran et la communauté internationale. Mais depuis un an et demi, il y a des négociations sérieuses avec une réelle volonté d’aboutir des deux côtés, ce qui n’était pas tout à fait le cas auparavant. Il y a déjà eu beaucoup d’avancées cette année. Barack Obama a ainsi rappelé que depuis l’accord intérimaire de novembre 2013, le programme nucléaire iranien a été gelé et a même reculé. Une première en dix ans, qui a été rendue possible grâce à la diplomatie et non aux sanctions, même si celles-ci ont pu pousser les Iraniens à venir négocier. Donc, clairement, il y a aujourd’hui la volonté d’aller jusqu’au bout et de trouver un accord définitif. Et pour y arriver, il faut se fixer des limites dans le temps.

Une première date butoir avait été fixée en novembre dernier. Quelles sont les chances de parvenir à un accord cette fois-ci ?

Il y a de réelles chances. Nous n'en avons jamais été aussi proches et il y aurait même eu des progrès ces dernières semaines, selon certains négociateurs. Même si ces derniers répètent constamment que des divergences persistent et qu’elles doivent toutes être gommées pour qu’un accord soit signé. C’est pour cette raison que ces négociations sont extrêmement difficiles, mais les positions se rapprochent petit à petit car il y a une énorme volonté d’y arriver.

Malgré le désaccord, aux États-Unis, des républicains ?

Les différentes parties engagées savent effectivement qu’elles subissent une énorme pression extérieure : de la ligne conservatrice en Iran, d’Israël, de l’Arabie saoudite, de certains pays européens qui veulent un accord mais pas à tout prix. Et aussi de la part du Congrès américain. John Kerry a d’ailleurs affirmé qu’il y avait eu 119 contacts entre l’administration Obama et le Congrès depuis le début de l’année pour rassurer les républicains et les empêcher de saboter ces négociations sur le nucléaire iranien.