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Nucléaire iranien : course contre la montre pour sceller un accord

L'Iran et le groupe des grandes puissances se retrouvent, dimanche, à Lausanne, en Suisse, pour une dernière session de négociations sur le programme nucléaire iranien. Le but : parvenir à un accord d'ici la fin mars.

C'est la dernière ligne droite avant d'arriver peut-être à un accord sur le controversé programme nucléaire iranien. L'Iran et les États-Unis se retrouvent dimanche 15 mars à Lausanne en Suisse pour de nouvelles discussions.

Après 12 années de tensions internationales et 18 mois de pourparlers intenses, la République islamique et les grandes puissances du groupe 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France et Allemagne), sous l'égide de l'Union européenne, se sont donné jusqu'au 31 mars pour conclure un règlement garantissant que l'Iran n'aura jamais la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions.

En cas d'accord politique d'ici deux semaines, le groupe 5+1 et Téhéran ont convenu de finaliser d'ici au 1er juillet tous les détails techniques de ce règlement général.

Ce texte de quelques feuillets fixerait les grands chapitres pour garantir le caractère pacifique des activités nucléaires iraniennes. Il établirait aussi le principe du contrôle des installations de Téhéran, la durée de l'accord et le calendrier d'une levée progressive des sanctions qui étouffent l'économie iranienne.

John Kerry reste prudent sur l'éventualité d'un accord

Avant d'arriver dimanche soir à Lausanne pour retrouver son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, le chef de la diplomatie américaine John Kerry a soufflé le chaud et le froid sur les chances de parvenir à un accord.

"Mon espoir est que dans les prochains jours, cela sera possible", a-t-il déclaré, depuis l'Égypte, lors d'un entretien à la télévision américaine CBS qui doit être diffusé dimanche. "Si le programme nucléaire iranien est pacifique, allons-y, finissons-en !", a lancé le secrétaire d'État. Mais alors qu'il était en visite samedi à Charm el-Cheikh, station balnéaire égyptienne de la mer Rouge, John Kerry s'est montré bien plus prudent. Lors d'une conférence de presse, il a certes relevé les "progrès" dans les discussions avec l'Iran mais a prévenu qu'il subsistait des "divergences importantes".

"Nous ne savons toujours pas si nous y parviendrons ou pas", a-t-il mis en garde. "Le temps est compté" pour espérer trouver "un bon accord", a insisté le ministre américain, rappelant que le président Barack Obama avait "dit et redit qu'il ne sera pas permis à l'Iran de posséder une arme nucléaire". La grande puissance chiite a toujours démenti vouloir se doter de la bombe atomique et a toujours affirmé que son programme nucléaire n'avait que des objectifs civils.

Contentieux entre républicains et démocrates aux États-Unis

Le président Obama, qui a fait d'un rapprochement avec l'Iran une priorité de sa politique étrangère, n'a jamais totalement exclu de bombarder les infrastructures iraniennes en cas d'échec de la diplomatie. Cette très hypothétique option n'a toutefois pas apaisé la colère d'Israël, allié de Washington et ennemi de l'Iran.

Le Capitole a invité en grande pompe le 3 mars le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, qui a défié et mis en rage le président américain en cherchant à torpiller l'accord en préparation.

En outre le dossier nucléaire iranien envenime les relations entre le Congrès républicain et l'administration démocrate aux États-Unis. Après l'invitation lancée à Netanyahou, c'est une lettre que 47 sénateurs républicains ont adressée aux dirigeants iraniens pour contester la légalité et la valeur diplomatique d'un accord international qui cristallise le contentieux. Une initiative condamnée par l'administration de Barack Obama et qui a très mal été accueillie par Téhéran.

Avec AFP