Dans un entretien accordé au "Figaro", le Premier ministre François Fillon a présenté un budget rigoureux pour 2010. Selon lui, le gouvernement renonce à augmenter les impôts mais "accepte l'idée d'un creusement du déficit".
AFP - Le Premier ministre François Fillon a affirmé dans une interview au Figaro à paraître jeudi qu'il "assumait" les déficits, excluant toute hausse d'impôts, et a souligné qu'il préparait un budget 2010 qui réduirait la dépense publique.
"Nous acceptons l'idée d'un creusement du déficit dans les conditions économiques que nous connaissons. Personne en Europe ne reviendra à l'équilibre en 2012. Mais je prépare un budget 2010 avec l'ambition et la volonté de réduire les dépenses de l'Etat", affirme François Fillon.
"Ce qui compte, c'est la continuité de notre politique économique. C'est pour cela que nous n'augmenterons pas les impôts : c'est contre-productif en période de récession car cela pèse sur la consommation et c'est dangereux si la situation s'améliore car cela risque de freiner la reprise", explique-t-il.
Il exclut notamment toute hausse de CSG et de CRDS "car ce sont des impôts qui pèsent immédiatement sur le pouvoir d'achat, en particulier des classes moyennes".
Pour 2010, François Fillon promet de "geler la progression des dépenses de l'Etat en volume" en maintenant la règle du non remplacement d'un départ en retraite sur deux dans la fonction publique et en accélérant "la révision générale des politiques publiques (RGPP)".
"Les mesures seront annoncées cet été. Nous allons faire une deuxième vague d'économies à partir des études déjà menées et nous allons approfondir l'analyse des dépenses sociales au regard d'une seule exigence : l'équité", poursuivit-il.
Concernant l'état de santé de l'économie française, le Premier ministre souligne que "l'inflation est très basse, la consommation résiste bien et les banques demeurent solides", autant de "signaux encourageants", qui ne mettent pas pour autant le pays à l'abri de "nouveaux à-coups".
A proppos de la hausse du chômage, il juge "que le marché de l'emploi continuera de se dégrader en France comme dans toutes les économies développées en 2009" mais "qu'après l'été la hausse du chômage ralentira".
Concernant le niveau de la récession, le Premier ministre relève que "la situation est compliquée en Europe, qui devrait, selon les experts, enregistrer une récession moyenne de 4% avec des pays à -6% comme l'Allemagne et d'autres autour de - 3% comme la France".
Récemment il avait reconnu qu'un recul de 2,5% était "aujourd'hui probable" en France.
Interrogé sur le climat social qui règne dans le pays, François Fillon juge "normal qu'il soit tendu dans une période aussi difficile que celle que nous traversons actuellement", tout en se félicitant du fait que "le sens de la responsabilité l'emporte chez les partenaires sociaux".