Les pourparlers entre Athènes et ses créanciers publics ont repris, mercredi, concernant les réformes et la dette grecques. Mais face à des échéances financières difficiles à tenir, le gouvernement Tsipras a peu de marge de manœuvre.
Retour à la table des négociations. Les représentants de la Grèce et ceux de l’Union européenne (UE), du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne (BCE) ont repris, mercredi 11 mars, les discussions autour des réformes qu’Athènes doit entreprendre pour continuer à bénéficier de l’aide financière internationale.
“Il s’agit d’un effort commun pour assurer le succès de la zone euro”, a assuré Mina Andreeva, porte-parole de la Commission européenne. Alexis Tsipras, le Premier ministre et leader du parti de gauche radical Syriza, avait déjà fait parvenir une première liste de réformes à Bruxelles pour montrer sa bonne foi. Mais les créanciers publics d’Athènes veulent maintenant régler les détails dans les jours qui viennent.
Manque de rentrées fiscales
Le principal ver dans le fruit des négociations est la venue des créanciers à Athènes. Le gouvernement grec se targue de s’être affranchi de la tutelle de la Troïka (le FMI, l’UE et la BCE). Il refuse donc que ses émissaires - qui symbolisent ce contrôle sur les finances grecques - remettent un pied chez eux. Mais l’Europe est tout aussi catégorique : “Peut-on travailler sans jamais mettre les pieds en Grèce ? Non ! Donc des techniciens iront", a assuré lundi le ministre français des Finances, Michel Sapin.
La Grèce est loin d’être en position de force pour négocier selon ses termes. Elle est toujours asphyxiée financièrement et le mois de mars est chargé en échéances. L’Institut Bruegel, un think tank économique et politique européen, a calculé qu’Athènes devait payer, entre les remboursements et les salaires des fonctionnaires, plus de huit milliards d’euros. C’est près du double de ce que le pays a payé en février et ce qu’il devra payer en avril ou en mai.
Pour faire face à ses dépenses, Athènes devra faire preuve d’ingéniosité. D’après les projections de la Banque centrale grecque du mois de janvier, les impôts et autres taxes – près de 4 milliards d’euros – ne suffiront pas à l’État pour qu’il réussisse à lever suffisamment de fonds. La Grèce devra trouver de l’argent ailleurs. Illustration de l’addition, au jour le jour, que les créanciers présenteront en mars au gouvernement.