![Le mea culpa de Hillary Clinton ne convainc pas la presse américaine Le mea culpa de Hillary Clinton ne convainc pas la presse américaine](/data/posts/2022/07/20/1658300050_Le-mea-culpa-de-Hillary-Clinton-ne-convainc-pas-la-presse-americaine.jpg)
Hillary Clinton a expliqué que lorsqu’elle était secrétaire d'État, elle utilisait sa messagerie personnelle, parce que c'était plus "pratique". Un argument qui n’a pas convaincu les médias américains, pour qui l’affaire n’est pas close.
Sous le feu des critiques pour avoir utilisé sa messagerie personnelle lorsqu'elle était secrétaire d'État, Hillary Clinton a déclaré mardi 10 mars, lors d’une conférence de presse aux Nations unies, regretter de ne pas avoir utilisé un compte officiel pour sa correspondance.
Pour autant, elle a admis qu'elle s'était uniquement servie de son adresse personnelle "pour des raisons pratiques". "Je pensais qu'il serait plus simple d'avoir sur moi un seul appareil plutôt que deux pour le travail et pour mes emails personnels. [...] Avec le recul, je pense que j'aurais été plus avisée d'utiliser deux appareils dès le début", a confessé l’ancienne Secrétaire d’État. Mais elle a tenu à souligner qu'à aucun moment elle n'avait "envoyé de documents confidentiels par email".
"De nombreuses questions restent sans réponse"
La plupart des éditorialistes américains ne semblent pas convaincus par cette explication. Pour Chris Cillizza, du "Washington Post", les raisons invoquées par celle qui est fortement pressentie pour se lancer très prochainement dans la course à la Maison Blanche, ne sont pas suffisantes. Selon lui, si l’équipe de Clinton pense en avoir fini avec cette affaire, elle se trompe lourdement. "Elle risque bien de se retrouver rapidement acculée et de devoir essayer d’apporter une meilleure réponse à la question ‘pourquoi avoir fait cela ?’ [à savoir utiliser un adresse email personnelle]."
Un sentiment partagé par Josh Gerstein de "Politico", pour lequel "de nombreuses questions restent sans réponse". L’Amérique est en effet aujourd’hui obligée de croire sur parole l’ancienne première dame, quand elle affirme que les près de 30 000 emails "personnels" qu’elle a reconnu avoir définitivement supprimés ne concernaient vraiment pas des affaires d’État.
Cette affaire tombe en tout cas bien mal pour Hillary Clinton, qui n’avait sans doute pas anticipé une telle polémique à quelques semaines de son lancement. Dans son analyse pour le "New York Times", Maggie Haberman estime que la probable futur candidate s’est retrouvée pour la première fois depuis deux dans une position défensive. L’avenir s’est soudain obscurci pour celle à qui tout souriait ces derniers mois et à qui beaucoup prédisaient déjà une campagne aisée pour obtenir la nomination démocrate.
Tout l’enjeu pour le clan Clinton est de se sortir le moins amoché possible de cette affaire. Quitte à éventuellement bousculer le calendrier prévu par son équipe. Elle pourrait en effet être tentée de se lancer plus tôt dans la course à la Maison Blanche en espérant qu’avec le début officiel de sa campagne, la presse passe enfin à autre chose…