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Valls a "peur" que la France "se fracasse contre le FN"

Le Premier ministre français Manuel Valls a fait part dimanche de "son angoisse" face aux gros scores promis par les sondages au FN, un parti en mesure de gagner, selon lui, la présidentielle dès 2017.

Manuel Valls a estimé, dimanche 8 mars, que Marine Le Pen pourrait emporter l'élection présidentielle de 2017, exprimant sa "peur" que la France ne "se fracasse contre le Front national" aux élections départementales.

"J'ai peur pour mon pays. J'ai peur qu'il se fracasse face, contre le Front national", a déclaré le Premier ministre français dans l'émission "Grand rendez-vous" diffusée par Europe 1, "Le Monde" et iTélé.

Son "angoisse" : le FN en tête de la présidentielle de 2017

"Mon angoisse, puis-je vous parler de mon angoisse, de ma peur pour le pays ? C'est le FN à 30 %, pas au deuxième tour, mais au premier tour des élections départementales", a-t-il expliqué, évoquant les prévisions de certains instituts de sondage pour le premier tour des départementales, qui auront lieu le 22 mars.

Selon un sondage OpinionWay pour Metronews et LCI publié vendredi, l'UMP-UDI arriverait en tête des intentions de vote (29 %) pour le premier tour des départementales, d'une courte tête devant le Front national (28 %).

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"Est-ce que vous ne pensez pas qu'un Front national qui fait 25% aux élections européennes, peut-être 30% aux départementales, et ainsi de suite, ne peut pas gagner l’élection présidentielle ? Pas en 2022, pas en 2029, mais en 2017", a-t-il lancé.

Le FN voit Valls "en état de panique électorale"

Face à la réaction de Manuel Valls, le vice-président du FN, Florian Philippot, a estimé que le Premier ministre était "en état de panique électorale". "J'ai entendu un Manuel Valls en état de panique électorale, il transpirait de haine contre les patriotes, et en même temps il transpirait de peur pour sa place, pour son poste, poste qu'il partage avec l'UMP", a-t-il commenté sur iTélé.

De son côté, le chef du gouvernement a estimé que c'est le parti d’extrême-droite qui divise les Français. "Je revendique la stigmatisation de Marine Le Pen, le FN n'apporte aucune solution, ni pour les départements, ni pour le pays (...) et en plus c'est un programme qui jettera les Français les uns contre les autres", a-t-il répété lors de son entretien avec les médias français.

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Quant à la possibilité pour lui de devoir quitter la tête du gouvernement en cas d'échec lors des départementales, Manuel Valls a affirmé : "Sans aucun doute, mais là n'est pas la question". "Je continuerai la mission que m'a confiée le Président de la République, celle de réformer le pays. Mais ça n'est pas la question que se posent les Français", a-t-il dit.

Avec AFP et Reuters