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Attentat à Bamako : au moins cinq morts, dont un Français

Cinq personnes, dont un Français, un Belge et trois Maliens ont été abattus la nuit dernière dans une attaque armée contre un restaurant fréquenté de Bamako, la capitale du Mali. François Hollande a dénoncé un "lâche attentat".

Un restaurant très fréquenté de Bamako, la capitale malienne, a été la cible d’une attaque armée dans la nuit de vendredi à samedi. Au moins deux Européens, un Français et un Belge, et trois Maliens ont été tués dans la fusillade.

Un homme armé est entré peu après minuit, heure locale, dans le restaurant "La Terrasse", situé dans la rue "Princesse", comme elle est surnommée, qui abrite de nombreux bars et restaurants appréciés des expatriés. "C'est un commando qui a mené une opération. Un homme armé s’est présenté devant le restaurant à étages, il est monté, il a jeté plusieurs grenades et ouvert le feu", détaille Serge Daniel, correspondant de France 24 au Mali.

"Le tueur est venu là parce qu'il y avait des étrangers. Il voulait tuer les étrangers, ça c'est sûr", a déclaré un serveur à l'AFP. L'homme a ensuite pris la fuite à bord d'un véhicule noir conduit par un complice. Les deux hommes étaient cagoulés, rapporte RFI. Peu après avoir quitté les lieux de l'attaque, ils ont croisé une patrouille de police sur laquelle ils ont jeté deux grenades, tuant un policier, selon des sources policières.

Deux suspects arrêtés et interrogés

Samedi matin, des dizaines de policiers et de militaires bouclaient le secteur dans un "impressionnant dispositif de sécurité", précise Serge Daniel. "Un reponsable de la police malienne a parlé d'une attaque 'totalement terroriste'. Un autre plus prudent dit attendre les résultats de l'enquête", précise-t-il.

L'enquête pourrait avancer rapidement, estime-t-on à Bamako. "Je vous donne rendez-vous samedi à la mi-journée pour en savoir d'avantage", a indiqué à Serge Daniel un haut responsable de la police.

L'attentat n'a pas été revendiqué mais deux suspects ont été arrêtés et sont interrogés, selon des sources policières qui estiment qu'ils ont déjà fourni des informations "interéssantes". Des armes ont été retrouvées sur les deux hommes, qui pourraient être des complices de l'auteur de l'attentat.

Bilan provisoire de cinq victimes, dont un Français

Le bilan provisoire fait état de cinq morts, dont "très vraissemblablement" un ressortissant français, selon l'Élysée qui n'a pas confirmé formellement le décès. Un enquête du parquet de Paris a néanmoins été ouverte samedi matin pour assassinat en lien avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroristes. La mesure est automatique lorsqu'un Français est victime d'un crime à l'étranger.

Le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders a de son côté confirmé que l'un de ses compatriotes était décédé, tout en condamnant un attentat "lâche, ignoble". La victime était officier de sécurité de la délégation européenne, selon la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

Trois Maliens - dont un policier et un gardien d'un domicile privé - ont également été tués. Une dizaine de personnes ont été blessées, dont trois Suisses. Certaines, dans un état grave, ont été transportés dans un hôpital du centre-ville.

La France propose son aide

À Paris, le président François Hollande a dénoncé "avec la plus grande force le lâche attentat" commis à Bamako, selon un communiqué de la présidence française. Le chef de l'État doit s'entretenir avec le Premier ministre malien Modibo Keïta et "lui offrir l'aide de la France". L’Élysée souligne que l’ambassade de France à Bamako a constitué une cellule de crise et adressé un message conseillant "la prudence" à tous les ressortissants français vivant dans la capitale malienne. La sécurité des implantations françaises au Mali a, quant à elle, été renforcée.

Sur son compte Twitter, le Premier ministre français Manuel Valls s'est déclaré "horrifié" par ce qu'il a qualifié d'"abjecte attaque terroriste". Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a affirmé pour sa part que "ce crime renforce notre détermination à lutter contre le terrorisme, sous toutes ses formes".

Le nord du Mali était tombé au printemps 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, dont Aqmi. Ils ont été en grande partie chassés par l'opération Serval, lancée à l'initiative de la France en janvier 2013, à laquelle a succédé en août 2014 l'opération Barkhane, dont le rayon d'action s'étend à l'ensemble de la zone sahélo-saharienne.

Avec AFP