
Alep est en proie à de violents combats et des bombardements jeudi, au lendemain de l'explosion contre le siège des services secrets de l'armée de l'air. De son côté l'opposition en exil s'est dite ouverte à de nouvelles négociations.
De violents combats et des bombardements ont fait rage jeudi 5 mars à Alep, dans le secteur où avait eu lieu la veille l'explosion contre le siège des services de renseignements de l'armée de l'air. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au moins 34 personnes sont mortes dans les deux camps lors de l'attaque et des combats qui ont suivi.
Les civils paient aussi un lourd tribut. Au moins 22 d'entre eux ont péri, dont huit totalement brûlés, lorsqu'un hélicoptère a largué un baril explosif sur des personnes rassemblées pour acheter du fioul dans le quartier rebelle de Qadi Askar, dans l'est d'Alep, selon l'ONG.
Des bombardements rebelles contre le secteur gouvernemental avaient coûté la veille la vie à neuf civils, dont deux femmes et trois enfants, notamment dans le quartier de Salaheddine, à l'ouest. C'est dans ce quartier que l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura entend proposer une trêve afin de permettre à l'aide humanitaire de rentrer.
Ancien poumon économique de la Syrie, la ville est entrée dans le conflit à l'été 2012 et depuis elle est divisée entre zones contrôlées par les rebelles à l'est et celles du régime à l'ouest.
L'opposition prête à négocier
Dans le même temps, au cours d'une visite à Paris, le chef de l'opposition syrienne en exil, Khaled Khoja, a créé la surprise en énonçant "une nouvelle stratégie", qui consiste à lancer "un dialogue avec tous les groupes d'opposition et les personnalités qui veulent établir une nouvelle Syrie".
"Notre but ultime est d'être débarrassés de Bachar al-Assad, mais ce n'est pas une condition préalable au début du processus (de négociations). En revanche, il est nécessaire que ce processus conduise à un nouveau régime et une nouvelle Syrie libre", a-t-il souligné.
La question préalable du départ d'Assad et la volonté de la Coalition de vouloir se présenter comme le seul représentant de l'opposition a bloqué jusqu'à présent tout rappochement entre l'opposition en exil et celle de l'intérieur.
"La déclaration de Khoja est positive", a déclaré à l'AFP à Damas Mounzer Khaddam, porte-parole du Comité de coordination nationale pour les forces du changement démocratique (CCND), principale coalition des opposants de l'intérieur.
Mounzer Khaddam a également accueilli favorablement l'absence de conditions préalables aux négociations. "Nous avions tenté à Paris de les convaincre que toute condition préalable n'aide en rien une solution politique en Syrie", a-t-il ajouté, faisant allusion à la réunion il y a deux semaines entre des opposants en exil et de l'intérieur, qui avait abouti un ébauche de feuille de route.
Avec AFP