Lors d'une conférence de presse mercredi, Idriss Déby Itno a promis "d"anéantir" le groupe islamiste armé nigérian Boko Haram et d'éliminer son chef, Abubakar Shekau. Le président tchadien affirme savoir où se trouve ce dernier.
Le président tchadien Idriss Déby Itno a directement menacé Boko Haram lors d’une conférence de presse conjointe, mercredi 4 mars, avec son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, en visite à N'Djamena. Le chef d’État a affirmé savoir où se trouvait Abubakar Shekau, le chef de ce groupe islamiste armé nigérian.
"Abubakar Shekau doit se rendre. Nous savons où il est. S'il ne se livre pas, il subira le même sort que ses compatriotes", a-t-il ainsi déclaré.
"Nous allons gagner la guerre et nous allons anéantir Boko Haram contrairement à ce que pensent certains médias. Les forces tchadiennes et nigériennes vont continuer leur mission pour mettre fin définitivement à cette nébuleuse", a ajouté le président du Tchad. "L'heure a sonné pour tout musulman du Tchad, du Niger ou d'ailleurs de se réveiller et de faire face à ce qu'on appelle le terrorisme islamique. Il faut faire face à ces criminels qui détruisent notre belle religion."
Les raids sanglants se poursuivent
Selon Idriss Déby, le chef du groupe islamiste, "a fui Dikwa (Nigeria) lors des derniers combats" entre l'armée tchadienne et les insurgés. Les soldats tchadiens avaient chassé mi-février Boko Haram de cette localité, sur la route entre Gamboru, à la frontière avec le Cameroun, et la ville stratégique de Maiduguri, la capitale de l'État de Borno dans le nord-est du Nigeria, située à 90 km.
Deux soldats tchadiens et 117 islamistes avaient perdu la vie au cours de violents combats, selon l'état-major tchadien, dont l'armée jusque-là déployée au Cameroun avait pénétré pour la première fois en profondeur en territoire nigérian.
Les autorités tchadiennes ont envoyé mi-janvier plusieurs contingents autour du lac Tchad pour lutter contre Boko Haram, une partie étant déployée à la frontière entre le Cameroun et le Nigeria, aux côtés des troupes camerounaises, l'autre à la frontière entre le Niger et le Nigeria, avec les troupes nigériennes. Malgré ce déploiement de forces, le groupe islamiste mène toujours des raids sanglants dans cette région de l’Afrique. Deux militaires nigériens ont ainsi été tués mercredi après l’explosion d’une bombe artisanale, dans le sud-est du Niger.
Avec AFP et Reuters