A la Une de la presse française, ce matin, un nouveau sondage, qui révèle que le Front national arrive largement en tête des intentions de vote pour le premier tour des départementales, le 22 mars prochain.

«Le FN encore favori», titre le Parisien, qui l’annonce arrivant en tête avec 7 points de plus qu’il y a un mois, avec 33 % des intentions de vote, soit 6 points de plus que l’UMP alliée à l’UDI, et 14 points d’avance sur le PS, laminé. Mais le plus préoccupant, sans doute, c’est que d’après ce sondage, un tiers des Français ne savent même pas que ces élections vont avoir lieu…

«En se qualifiant massivement pour le second tour, les candidats de Marine Le Pen pourraient bouleverser durablement la donne politique», prédit Libération, qui s’alarme de voir se produire «des 21 avril partout» lors de ces élections.

Le Figaro, lui, met en garde contre la tentation d’agiter «la peur du FN comme un épouvantail»: l’électeur Front national «ne veut plus seulement «donner une leçon» au PS et à l’UMP, il veut désormais essayer la solution Le Pen».

Il a annoncé qu’il exclura de l’UMP les élus tentés par une alliance avec le FN: Nicolas Sarkozy fait la Une, ce matin, du Figaro. L’ex-président de la République déclare que «voter pour le FN au premier tour, c’est faire gagner la gauche au second. C’est le FNPS!» - un détournement, bien sûr, de l’«UMPS» inventé par le FN. Oui, martèle Sarkozy, «il y a une politique alternative» à celle de Hollande, jugé «prisonnier des idéologies du siècle passé»: le président de l’UMP préconise plus de souplesse en faveur des entreprises, en particulier sur les 35 heures, le report de l’âge du départ à la retraite, et la  suppression de l’impôt sur la fortune.

Il est aussi bien sûr beaucoup question de l’assassinat de l’opposant Boris Nemtsov, abattu en plein Moscou vendredi dernier. La capitale russe lui a rendu «hommage», hier. La Croix parle d’«une forte mobilisation – «près d’une centaine de milliers de personnes» - à proximité du Kremlin».

Inquiet de voir la Russie «partir à la dérive», le Figaro évoque pays qui «a rétropédalé vers l’autoritarisme après les manifestations anti-Poutine de l’hiver 2011», où «les médias sont purgés de toute voix dissidente, les opposants muselés, emprisonnés et parfois assassinés», où «un nationalisme agressif porte le fer et la discorde dans les pays voisins – en Géorgie, en Moldavie, et en Ukraine ».

«Jour après jour, la machine de propagande du pouvoir pourfend les adversaires de l’agression russe dans le Donbass ukrainien comme des traîtres et des agents de l’étranger, donc des ennemis à éliminer. Ce climat de licence de tuer explique l’acte des sicaires», dénonce Libération.

«Poutine, apprenti sorcier», titre l’Opinion, qui estime qu’il faut « tout faire pour soutenir ceux qui, bravant la violence et les intimidations, ont défilé dimanche à Moscou, par dizaines de milliers. Les héritiers de Boris Nemtsov».

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