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Quelques heures après la fin de son bras de fer avec Berlin sur l'extension du second plan d'aide de l'Union européenne à Athènes, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a exclu, vendredi, de demander une aide supplémentaire.

Dans un discours télévisé au Conseil des ministres, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a démenti, vendredi 27 février, que son pays aurait à demander un troisième plan d'aide internationale à la fin de la prolongation de quatre mois du programme en cours.

Il a également déclaré que son gouvernement avait demandé une réduction de la dette du pays, bien que ses créanciers de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) insistent sur la nécessité pour la Grèce de respecter la totalité de ses engagements.

"Certains ont parié sur un troisième plan d'aide, sur la possibilité d'un troisième plan d'aide en juin. Je suis tout à fait désolé mais encore une fois nous allons les décevoir. Qu'ils oublient toute idée d'un troisième plan d'aide. Le peuple grec a mis fin aux plans d'aide avec son vote", a déclaré Alexis Tsipras, dont le parti de la gauche radicale Syriza a remporté les élections législatives anticipées il y a un mois, notamment sur un programme anti-austérité.

Auparavant, le Bundestag avait approuvé la prolongation de quatre mois de l'aide financière européenne à la Grèce. Ce vote était le seul obstacle majeur à la prolongation de cette aide financière. La Grèce a déjà obtenu deux plans d'aide internationale de 240 milliards d'euros au total, et d'après les Irlandais, Athènes serait contraint d'en négocier un troisième.

Plus de deux Grecs sur trois sont satisfaits

Le gouvernement a dû revenir sur plusieurs de ses engagements de campagne pour arracher à ses partenaires de la zone euro une prolongation de l'aide financière internationale en échange d'un programme de réformes pour permettre au pays de faire face à ses échéances les plus urgentes. Toujours est-il que cet accord ne résout pas les problèmes de liquidités immédiats d'Athènes. "Les coffres sont vides", a reconnu vendredi le ministre des Finances Yanis Varoufakis.

Par ailleurs, pendant que le Premier ministre s'exprimait devant ses ministres dans le bâtiment du Parlement à Athènes, des milliers de sympathisants communistes manifestaient devant l'immeuble pour dénoncer l'accord conclu à Bruxelles avec les ministres des Finances de la zone euro la semaine dernière.

Alexis Tsipras a défendu les concessions accordées. "Nos partenaires européens ont dû accepter quelque chose qui hier encore semblait tabou : que les plans d'aide (...) étaient non seulement socialement destructeurs, mais aussi économiquement inefficaces", a-t-il déclaré.

Jusqu'à présent, il semble néanmoins avoir le soutien de la population. Selon un sondage de Metron Analysis à publier samedi dans le journal Parapolitika, plus de deux Grecs sur trois sont satisfaits de la façon dont le gouvernement a négocié avec ses partenaires européens et 76 % d'entre eux ont une opinion favorable concernant l'action du gouvernement de façon générale.

Avec Reuters et AFP