
Des soldats turcs affectés en Syrie à la garde d'un tombeau ottoman, dans une zone contrôlée par l'EI, ont été évacués dimanche vers la Turquie lors d'une opération militaire. Damas dénonce une "agression flagrante".
L'armée turque a mené, dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 février, une opération en Syrie pour évacuer des militaires turcs affectés à la garde du tombeau de Souleiman Shah, grand-père du fondateur de l'Empire ottoman. Ces 40 soldats turcs, postés dans une zone tenue par l'organisation de l’État islamique (EI), ont été évacués avec succès, a annoncé le Premier ministre Ahmet Davutoglu dimanche.
"Une opération a été lancée à 21 heures avec le passage de 572 soldats par le poste-frontière de Mursitpinar (sud-est)", a indiqué Ahmet Davutoglu. Une quarantaine de chars sont en outre entrés sur le sol syrien, accompagnés de plusieurs dizaines d'autres véhicules blindés dans le cadre de l'opération, a-t-il continué.
"Les reliques du dignitaire turc ont été rapatriées temporairement en Turquie pour être inhumés ultérieurement en Syrie", a expliqué le Premier ministre, qui a ajouté qu'une zone avait été sécurisée en territoire syrien pour transférer la dépouille du dignitaire turc à cet endroit dans les jours suivant.
Un site historique et symbolique
Cette opération militaire a été décidée en raison de la détérioration de la situation autour de l'enclave turque de quelques centaines de mètres carrés où gît Souleimane Shah, a rapporté la chaîne d'information télévisée CNN-Türk. Le tombeau avait été déclaré territoire turc par un traité signé avec la France en 1921.
La Turquie avait menacé les jihadistes de représailles s'ils attaquaient les soldats turcs protégeant ce site historique hautement symbolique.
Le chef de gouvernement turc s'est félicité du "bon déroulement" de l'opération militaire "comportant potentiellement d'importants risques", menée à environ 30 km à l'intérieur du territoire syrien. Un soldat turc a néanmoins perdu la vie dans un accident lors de l'incursion turque, a indiqué l'état-major des armées dans un communiqué.
Avec Reuters et AFP