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Enfants-soldats : un groupe armé enlève 89 adolescents au Soudan du Sud

L'Unicef dénonce l’enlèvement de 89 adolescents, cette semaine, au Soudan du Sud. Depuis le début de la guerre civile en décembre 2013, le pays compte environ 12 000 enfants-soldats, utilisés tant par les rebelles que par l'armée.

Un groupe armé a enlevé au moins 89 adolescents en début de semaine, dans la ville de Wau Shilluk au Soudan du Sud, relançant l'indignation de l'Unicef contre l'enrôlement des enfants-soldats dans ce pays déchiré par la guerre civile.

Selon le communiqué du Fonds des Nations unies pour l'Enfance (Unicef), publié samedi 21 février, le nombre réel d'adolescents enlevés "pourrait être bien plus élevé". Au Soudan du Sud, les belligérants utilisent des enfants-soldats depuis le début du conflit en décembre 2013.

Selon des témoins, des hommes armés non identifiés ont fait irruption à Wau Shilluk, allant de maison en maison pour enlever de force tous les garçons paraissant âgés de plus de 12 ans. Cette zone est sous le contrôle du chef de guerre Johnson Olony, allié du gouvernement de Salva Kiir et accusé par l’ONG Human Rights Watch (HRW) de recruter des enfants. Mais l'Unicef a indiqué ne pas avoir assez d'indices pour déterminer quel était le groupe armé responsable.

Pour les enfants, le traumatisme subi est d'une extrême gravité. "Les enfants sont soumis à un niveau incroyable de violence. Ils perdent leur famille et n'ont aucune chance d'être scolarisés", a expliqué Jonathan Veitch, directeur de l'Unicef au Soudan du Sud.

12 000 enfants-soldats au Soudan du Sud

Depuis le début de la guerre civile en décembre 2013, l'Unicef estime qu'environ 12 000 enfants, essentiellement des garçons, sont utilisés comme soldats aussi bien par l'armée sud-soudanaise que par les forces rebelles.

Le conflit a débuté dans le pays lorsque des combats ont éclaté au sein de l'armée sud-soudanaise, minée par des divisions politico-ethniques. Des divisions aiguisées par la rivalité à la tête du régime entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, respectivement dinka et nuer, les deux principaux peuples du pays. Depuis, la guerre se poursuit malgré les nombreux cessez-le-feu signés et les pourparlers de paix en cours dans la capitale de l'Éthiopie, Addis Abeba.

>> À lire sur France 24 : "Soudan du Sud : Salva Kiir obtient deux ans de plus à la tête de l'État"

Un peu plus tôt dans le mois, un rapport de Human Rights Watch avait accusé les forces gouvernementales et les rebelles de "recruter activement" des enfants-soldats malgré les lois l'interdisant et les promesses répétées des deux camps de cesser cette pratique.

Le ministre sud-soudanais de l'Information, Michael Makuei, avait dénoncé ce rapport. "Pourquoi recruter des enfants-soldats, alors que nous avons des effectifs suffisants ? Nous n'avons pas d'enfants-soldats" dans nos rangs, avait-il déclaré à sa parution.

Avec AFP