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Cazeneuve demande à la Silicon Valley de redoubler d'efforts contre le terrorisme

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a rencontré les géants du web dans la Silicon Valley, pour plaider en faveur d'une collaboration approfondie et plus rapide dans la lutte contre la propagation des messages extrémistes sur Internet.

Le ministre français de l'Intérieur, en visite dans la Silicon Valley, a appelé vendredi 20 janvier les grands opérateurs américains de l'Internet à redoubler d'efforts pour bloquer les messages extrémistes.

Au lendemain du sommet international contre la violence extrémiste à Washington, Bernard Cazeneuve s'est déplacé en Californie pour rencontrer des responsables de Google, Facebook, Apple et Twitter et les exhorter à une "responsabilité partagée" contre les tentatives d'"endoctrinement sectaire".

Le ministre français a rendu hommage à leur plus grande "rapidité" quand un message à caractère terroriste leur était signalé, témoignant "du fort engagement des opérateurs".

Quinze minutes pour retirer un contenu à caractère terroriste

Le gouvernement français a constaté, depuis l'attentat contre le journal satirique "Charlie Hebdo", le 7 janvier, "un effort particulier des grands majors qui retirent plus rapidement et plus efficacement qu'auparavant les contenus" qui posent problème, a déclaré le ministre devant la presse de San Francisco. Il a parlé de quarts d'heure pour réagir au lieu de mois précédemment.

Mais conscients de part et d'autre de la nécessité de poursuivre les efforts et d'"intensifier les relations", Bernard Cazeneuve a invité les représentants des quatre géants de l'Internet à une réunion à Paris au mois d'avril pour "faire le point des engagements que nous avons pris aujourd'hui, leur adresser des demandes encore plus précises et arrêter un code de bonne conduite", a-t-il expliqué.

Une coopération judiciaire plus efficace

Auprès des géants de la Silicon Valley, le ministre a également plaidé en faveur du développement d'un "contre-discours" et de la collaboration des opérateurs dans les enquêtes judiciaires.

"Ils sont convenus du fait qu'ils seraient plus efficaces encore dans la fonction d'autorégulation qui est la leur si nous les alertions, ils ont exprimé la demande que nous le fassions", a indiqué Bernard Cazeneuve qui a pris l'engagement que la France le ferait, soulignant que "la responsabilité était partagée".

Les vidéos des exécutions par décapitation et par le feu perpétrées récemment par l'organisation de l’État islamique ont largement circulé sur Internet. Plus généralement, les appels à rejoindre le jihad ou les méthodes pour entreprendre des actions individuelles se propagent dans les médias sociaux ou sur YouTube.

"Il y a des millions de tweets échangés sur Twitter, il y a des millions d'images diffusées sur YouTube, on ne va pas demander aux sociétés de mettre en place des équipes pléthoriques (pour contrôler le contenu), chacun joue son rôle", a ajouté le ministre. Mais "lorsque des enquêtes sont en cours, destinées à éviter la commission de nouveaux actes terroristes, il est important que la coopération soit efficace et que les réponses soient rapides", a plaidé Bernard Cazeneuve.

Avec AFP