François Hollande a inauguré samedi matin le Salon de l’agriculture à Paris, dont la sécurité a été renforcée. Le président n'a pas caché son inquiétude concernant la montée du Front national dans les campagnes.
Entre deux dégustations, le président François Hollande a profité samedi 21 févier d'une visite sous haute sécurité au Salon de l'agriculture à Paris pour mettre en garde contre la tentation d'un vote FN aux départementales.
Arrivé de bonne heure pour l’inauguration de la 52e édition de ce rendez-vous parisien, le chef d’État a déambulé, comme le veut la tradition, à la rencontre des éleveurs, avant un petit-déjeuner avec les professionnels du secteur.
Dédié à "l’agroécologie", ce salon affiche cette année une sécurité renforcée, alors que le plan Vigipirate est à son niveau le plus élevé en région parisienne. Des effectifs de sécurité en hausse de 20 % par rapport à 2014 ont été mis en place pour sécuriser les 39 000 mètres carrés du Parc des expositions, soit quelque 300 vigiles en tenue et en civil dans les allées.
Par ailleurs, un certain nombre de sorties scolaires ou de centres de loisir ont été annulées pour raison de sécurité. Ainsi, les allées du salon – qui avait attiré plus de 703 000 visiteurs en 2014 – devraient être moins encombrées lors de cette nouvelle édition.
Les "oubliés" des espaces ruraux
À un mois des élections départementales, la visite porte de Versailles constitue en outre un test politique pour la majorité. Et le terrain est miné : les agriculteurs ne sont en effet pas connus pour être des électeurs de gauche, beaucoup étant sensibles aux idées anti-Bruxelles du Front national.
Dans les allées du salon, François Hollande n'a pas caché son inquiétude concernant la montée du Front national dans les campagnes. "Je m'inquiète a chaque fois que je vois le populisme en Europe progresser, l'extrémisme et la contestation de ce qui est le fondement même de la République. Aux candidats de faire valoir que les seuls qui ont a défendre la République sont ceux qui apportent des solutions, pas ceux qui apportent des problèmes", a fait valoir le président socialiste.
En pensant aux départementales des 22 et 29 mars, il a évoqué "ceux qui sont dans les espaces ruraux, qui se sentent parfois abandonnés, oubliés, relégués", a-t-il souhaité.
Le président de la FNSEA Xavier Beulin a confirmé qu'effectivement "il y a des expressions vis-à-vis d'une Europe parfois trop techno, trop tâtillonne". "Peut-être que la réponse politique n'est pas à la hauteur", selon lui.
"Ce n'est pas une ambiance festive cette année" avec des "marchés mondiaux très dégradés", l'"embargo russe" sur les produits alimentaires, les "charges" jugées toujours très lourdes et "un niveau de réglementations et normes qui n'a jamais été aussi excessif", avait expliqué, avant l’ouverture, Xavier Beulin.
L'an dernier, François Hollande avait passé sept heures dans les allées de la plus grande ferme de France, et une douzaine lors de la campagne électorale en 2012.
Avec AFP