Un passager du métro parisien a eu le réflexe de filmer, mardi 17 février, le comportement inacceptable d'un groupe de supporters du club de football anglais de Chelsea venus assister au match contre le Paris Saint-Germain, en 8e de finale aller de Ligue des champions. Et sa vidéo a été mise en ligne sur le site du quotidien britannique "The Guardian".

Alors que le métro est à quai station Richelieu-Drouot, en plein cœur de la capitale, un homme noir se dirige vers les portes d'une rame. Il ne parvient pas à monter car des supporters de Chelsea bloquent l'entrée. Il insiste, puis parvient à s'insérer avant d'être repoussé sur le quai. Impuissant face à ce groupe de supporters hostiles, il renonce à prendre le métro, et essuie alors leurs chants xénophobes : "Nous sommes racistes et ça nous plaît".

Invité à réagir à cette vidéo par le "Guardian", le club de Chelsea a condamné ce comportement en expliquant qu'il n'avait pas sa place "dans le sport et dans la société". Et il assure qu'il prendra des sanctions contre ces supporters si les images filmées dans le métro parisien permettent de les identifier.

L'auteur de cette vidéo, Paul Nolan, a confié à France 24 que l'ambiance sur le quai de cette ligne menant au Parc des Princes était très tendue. "À un moment, ils ont commencé à jeter des pièces de monnaie sur les gens qui attendaient le métro. Personne n'osait vraiment monter dans la rame. Même le personnel du métro se tenait à distance car on sentait qu'une bagarre pouvait se déclencher n'importe quand."

Une enquête du parquet de Paris

Dans les colonnes du journal "L'Independant", Mitchell McCoy, l'un des supporters présents dans la rame de métro, s'est justifié : "Il a essayé de monter et quelques personnes l'ont repoussé parce qu'il n'y avait plus de place dans la rame. On ne pouvait plus bouger. […] Les gens disent que c'est parce qu'il était noir, mais ce n'est pas vrai. C'est parce que c'était un supporter du PSG."

McCoy a également cru bon d’expliquer les raisons du chant raciste entonné par les supporters au moment de l’incident ("We're racist, we're racist, and that's the way we like it"). "Cette chanson parle de John Terry. Je ne sais pas pourquoi elle a été chantée à ce moment-là. En plus, il n'y a pas que l'homme noir qui a été poussé. Des femmes et des enfants blancs aussi ont été repoussés", a-t-il dit.

Le président de la Fifa, Joseph Blatter, a sans surprise "condamné les actions d'un petit groupe de supporteurs de Chelsea à Paris", sur son compte Twitter. "Il n'y pas de place pour le racisme dans le football", a-t-il poursuivi.

L'UEFA a également "condamné" l'incident dans un communiqué, se disant "consternée". L'instance européenne a en revanche précisé que les faits ayant "eu lieu loin du stade, en-dehors de la juridiction de l'UEFA, il est du ressort des autorités locales d'enquêter".

Le parquet de Paris a justement ouvert une enquête pour "violences volontaires en raison de la race dans un moyen de transport collectif de voyageurs".