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Cinq mineurs en garde à vue après la profanation d'un cimetière juif en Alsace

Cinq adolescents ont été placés en garde à vue, lundi, au lendemain de la profanation de plusieurs tombes au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), qui a suscité une vive émotion en France. L'un d'entre eux s'était dénoncé auprès des gendarmes.

Cinq adolescents ont été placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur la profanation d'un cimetière juif à Sarre-Union (Bas-Rhin), qui a suscité une vive émotion en France, a annoncé lundi 16 février, le procureur de Saverne.

Les mineurs sont âgés de 15 à 17 ans, tous originaires de la région et sans antécédent judiciaire, a indiqué le procureur Philippe Vannier, lors d'une conférence de presse. Et de préciser que l'un des jeunes s'était spontanément dénoncé dans la matinée.

Ce sont plus de 200 tombes qui ont été profanées, a annoncé dimanche le ministre de l'Intérieur, dans un climat de vive tension, après que des juifs ont été pris pour cibles lors des attentats de janvier à Paris et samedi à Copenhague.

"Ce matin, à 10 h 15, un jeune homme s'est présenté à la brigade de gendarmerie de Sarre-Union pour se dénoncer en disant qu'il avait participé aux faits", a précisé le procureur Philippe Vannier. Ce jeune homme "a mis en cause d'autres garçons. Ils sont cinq au total, tous mineurs et depuis 14 h 45, ils sont tous en garde à vue".

Ces jeunes auraient commis les faits jeudi après-midi entre 15 h et 18 h, selon le parquet. Philippe Vannier a précisé que les motivations des jeunes gens, dont l'un se défend de tout antisémitisme, n'étaient pas connues et que ces derniers n'avaient pas d'antécédents. "Ils considéraient le cimetière comme étant abandonné", a-t-il rapporté lors de la conférence de presse.

Ils sont "très choqués de la tournure des événements, impressionnés par la mesure de garde à vue dont ils font l'objet", a ajouté Philippe Vannier.

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Marc séné, le maire de Sarre-Union (Alsace)

"Un acte ignoble et antisémite"

La dégradation de plusieurs centaines de tombes au cimetière juif de Sarre-Union, qui fait suite à de nombreux précédents en France, a provoqué de nombreuses réactions, dont celle du président François Hollande qui a condamné ces agissements "avec la plus grande fermeté". "Tout sera mis en œuvre dans les meilleurs délais pour que les auteurs de cet acte odieux et barbare soient identifiés et punis", dit-il dans un communiqué.

Les tombes profanées ont été découvertes dimanche après-midi par une femme qui se rendait dans ce cimetière abritant pour l’essentiel des sépultures anciennes, la communauté juive de cette commune étant aujourd’hui peu nombreuse, a précisé à Reuters le premier adjoint au maire, Richard Brumm.

"C’est relativement important. Une grosse partie des stèles ont été bousculées, le cimetière a été saccagé", a-t-il dit. "C’est assez impressionnant", a-t-il ajouté, précisant qu’il n’y avait semble-t-il ni tags ni inscriptions.

"J'en ai marre de tous ces actes antisémites, sous leurs différentes formes, qu'on a vus le 9 janvier à Paris, hier à Copenhague et aujourd'hui en Alsace", a expliqué à l'AFP le président Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Roger Cukierman. Le président du Crif a estimé que "cette haine qui s'exprime démontre qu'on a complètement raté l'éducation de nos jeunes".

Sur son compte Twitter, le Premier ministre Manuel Valls a pour sa part évoqué "un acte ignoble et antisémite, une insulte à la mémoire".

>> À lire sur France 24 : Manuel Valls appelle à lutter contre "l'islamo-fascisme"

La lutte contre le racisme et l’antisémitisme a été déclarée "grande cause nationale" en décembre par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et François Hollande a souhaité l’adoption d’un plan d’ici fin février.

Ce n'est pas la première fois que le cimetière juif de Sarre-Union fait l'objet de profanations. En 1988, une soixantaine de stèles juives avaient été renversées, et en 2001, 54 tombes avaient été saccagées.

Avec AFP et Reuters