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Le prototype d'avion spatial européen IXV, lancé mercredi 11 février depuis la Guyane française, a amerri 100 minutes plus tard dans le Pacifique, après avoir rempli sa mission : maîtriser le processus délicat de rentrée dans l'atmosphère.
Mission réussie pour le prototype d'avion spatial européen IXV, dont l'objectif était de tester sa rentrée contrôlée dans l'atmosphère. Cette technologie clef manquait encore à l'Europe, contrairement aux Américains, aux Russes et aux Chinois. Or elle est indispensable pour concevoir des engins aptes à revenir sur Terre.
Pour l'Europe, il s'agit de franchir "un pas fondamental" dans trois directions : "Les lanceurs réutilisables, le retour d'échantillons de l'espace et le retour d'astronautes sur Terre", selon Giorgio Tumino, responsable du programme IXV à l'ESA.
Lancée mercredi 11 février à 13h40 GMT (14h40 heure de Paris) à partir de la Guyane française, la mission a duré 100 minutes, bien qu'elle ait commencé avec 40 minutes de retard en raison d'un problème mineur au sol. IXV ("Intermediate eXperimental Vehicle") a finalement amerri comme prévu dans le Pacifique. "La mission s'est déroulée comme prévu. Cela ne pouvait pas être mieux", s'est félicité Jean-Jacques Dordain, le directeur général de l'ESA, dans une intervention retransmise sur le site de l'agence.
"C'est un succès à 100 %", a déclaré à l'AFP Giorgio Tumino, responsable du programme IXV à l'ESA. L'avion spatial - un avion sans ailes non habité qui mesure cinq mètres de long pour deux tonnes - "a clairement rempli sa mission", a-t-il ajouté.
Rattraper les Américains, les Russes et les Chinois
Pour réussir la rentrée dans l'atmosphère, l'avion spatial est monté jusqu'à une hauteur de 420 km avant d'entamer sa descente. Le passage dans l'atmosphère a dû se faire à une vitesse très élevée de 7,5 km par seconde soit 27 000 km/h, le frottement avec l'air ralentissant le vaisseau.
C'est le fuselage aérodynamique de IXV qui a porté le vaisseau, lui permettant de voler brièvement avant qu'un parachute multi-étages ne s'ouvre et qu’il plonge à un point précis dans l'océan Pacifique, à environ 3 000 km à l'ouest des îles Galapagos, loin de toute zone habitée.
Le coût du projet, porté par l’ESA, est de 170 millions d'euros. S'y ajoutent 40 millions d'euros pour le lancement de la fusée Vega. L'Italie, la France, la Belgique, l'Espagne, l'Irlande, le Portugal et la Suisse ont participé à ce financement.
Avec AFP