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Le chiffre d'affaires d'EADS plombé par les retards du A400M

Le bénéfice d'exploitation du constructeur européen EADS a baissé de 70 % au premier trimestre. Principale cause de ce revers : l'incertitude planant sur l'avion militaire A400M, dont le premier vol n'a toujours pas été programmé.

AFP - Le groupe européen aéronautique et de défense EADS a confirmé mardi ses objectifs pour l'année 2009 en terme de résultat, tout en mettant en garde contre "la charge pénalisante" que pourrait générer le programme de l'avion de transport militaire A400M, empétré dans des retards.

Le résultat d'exploitation (EBIT) avant exceptionnels devrait baisser en 2009 mais rester signicativement positif, écrit le groupe dans un communiqué. En 2008, l'EBIT s'élevait à 2,8 milliards d'euros.

"En ce qui concerne les éléments exceptionnels, la révision des plans industriels pour terminer le programme A400M pourrait générer une charge substantielle au premier semestre 2009, pénalisante pour l’EBIT", dit-il.

"Le programme A400M reste l'une de nos préoccupations majeures et nous devons trouver des solutions communes portant sur le cadre technique et commercial du contrat afin de partager les risques de manière équilibrée avec nos clients", déclare le président exécutif d'EADS, Louis Gallois, cité dans le communiqué.

Actuellement et jusqu'à fin juin, le groupe négocie avec sept pays clients de l'avenir de ce programme de 20 milliards d'euros, alors qu'aucune date pour un premier vol n'a été fixée à ce jour.

L'appareil, dont les progrès sont retardés en particulier par des problèmes de motorisation, "progresse vers le premier vol", assure toutefois EADS.

Au premier trimestre, le bénéfice d'exploitation (EBIT) a baissé de 70% à 232 millions d'euros, plombé par une nouvelle charge passée pour l'A400M s'élevant à 120 millions d'euros.

Et de nouveaux coûts liés à l'A400M pourraient encore être comptabilisés à l'avenir. "Toutes les conséquences financières des retards accusés à ce jour par le programme ne seront connues" qu’une fois les négociations avec clients "finalisées", met en garde EADS.

La prudence est aussi de mise concernant la vente des avions civils par Airbus, la principale filiale d'EADS.

Compte-tenu de la crise mondiale qui affecte le transport aérien, l'objectif de 300 nouvelles prises de commandes cette année "sera difficile à réaliser", affirme EADS.

Le directeur commercial d'Airbus, John Leahy, avait déjà reconnu lundi que cet objectif ne serait sans doute pas atteint.

Mais EADS souligne que le carnet de commande d'Airbus reste solide grâce à "un niveau de surréservations pour les prochaines années", qui permettent de compenser les reports ou annulations de la part des compagnies aériennes.

Il prévoit une enveloppe pouvant aller jusqu'à 1,5 milliard d'euros en 2009 pour aider les clients de l'avionneur à financer leurs achats d'avions et les fournisseurs, qui souffrent de la crise du crédit et de la baisse de l'activité.

Le chiffre d'affaires d'EADS a baissé de 14% à 8,46 milliards d'euros au premier trimestre, avec surtout une baisse importante chez Airbus (-21%).