
Le président français juge que les discussions menées par le couple franco-allemand avec la Russie dans le dossier ukrainien sont l'"une des dernières chances" d'éviter la "guerre".
François Hollande a estimé, samedi 7 février, que l'initiative qu'il a conduite avec Angela Merkel vendredi à Moscou auprès de Vladimir Poutine représentait une des dernières chances pour la paix en Ukraine.
"Si nous ne parvenons pas à trouver, non pas un compromis mais un accord durable de paix, et bien nous connaissons parfaitement le scénario : il a un nom, il s'appelle la guerre", a déclaré à la presse le président français lors d'une visite à Tulle, en Corrèze.
itLe chef de l’État et la chancelière allemande ont réussi samedi au Kremlin après cinq heures de négociations à obtenir de Vladimir Poutine son accord pour l'élaboration d'un plan de paix visant à mettre fin à dix mois de guerre en Ukraine.
Aucun détail n'a filtré de la teneur de ce projet d'accord entre les trois dirigeants. "Nous devons rapprocher encore les points de vue, c'est la raison pour laquelle il y aura encore un échange dimanche au téléphone avec le président Poutine, avec le président ukrainien, M. Porochenko, et la chancelière et moi-même pour que nous soyons le plus près du but", a expliqué François Hollande. Avant d’ajouter : "Tant que le but n'est pas atteint, tant que l'accord n'est pas signé, il y a un risque."
"Cela vaut le coup d'essayer"
De son côté, Angela Merkel fait preuve de la même prudence. "On ne peut pas dire si les discussions que le président français et moi avons eues hier à Moscou aboutiront", a-t-elle déclaré à Munich, à la Conférence sur la sécurité à laquelle assistent aussi le président ukrainien, Petro Porochenko, et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
it"Mais à mon avis - et c'est aussi celui du président français - cela vaut le coup d'essayer. C'est bien le minimum que nous devons aux populations touchées en Ukraine", a-t-elle ajouté.
Pour la chancelière, il n'y a aucune garantie que Vladimir Poutine fera bel et bien ce que Paris et Berlin attendent de lui. "La France joue un rôle majeur avec l'Allemagne mais elle ne peut pas réussir seule, a pour sa part précisé François Hollande. Avec Mme Merkel, nous ne réussirons pas seuls, nous avons pris nos responsabilités, maintenant c'est à toutes les autres parties d'être à la hauteur de ce qui est attendu d'elles."
Lavrov optimiste
Sergueï Lavrov, lui, se montre plus optimiste. "Ces négociations vont continuer comme vous le savez. Nous estimons qu'il est tout à fait possible d'avoir des résultats et de tomber d'accord sur des recommandations qui permettront aux deux côtés de vraiment dénouer le conflit", a-t-il déclaré à Munich.
"La crise en Ukraine ne peut être réglée par la force militaire. Il y a de plus en plus d'appels à soutenir et fournir l'Ukraine avec des armes létales", a-t-il ajouté en référence à l'aide militaire que Washington pourrait apporter à l'Ukraine pour l'aider à renverser la situation sur le terrain. Cela "ne ferait qu'accélérer la tragédie", a mis en garde le chef de la diplomatie russe.
Le président américain, Barack Obama, qui était jusqu'à présent opposé à une telle assistance, devrait s'exprimer prochainement à ce sujet.
Avec AFP et Reuters