
L'UMP a invité mardi ses électeurs à voter blanc ou à s'abstenir lors du second tour de la législative partielle du Doubs, qui opposera le PS et le FN. Une stratégie qui ne fait pas l'unanimité au sein du principal parti de droite.
Après avoir laissé éclater ses divergences pendant deux jours, l'UMP a tranché mardi 3 février. Le bureau politique du parti a finalement appelé ses électeurs à voter blanc ou à s'abstenir au second tour de l'élection législative partielle du Doubs, qui verra s'affronter le PS et le Front national (FN).
Le FN doit être combattu "avec la plus grande fermeté" et la présidence de François Hollande a conduit la France "dans une impasse économique, sociale et politique aux effets catastrophiques", peut-on lire dans la déclaration adoptée par l'instance.
"En conséquence, confirmant sa position constante, l'UMP appelle tous ceux qui se reconnaissent dans ses valeurs à exprimer leur double opposition en votant blanc ou en s'abstenant."
Un peu plus tôt dans la journée, Nicolas Sarkozy avait déclaré devant son groupe parlementaire à l'Assemblée qu'il refuserait d'appeler à voter pour le candidat PS.
"Aucun d'entre nous ne veut d'accord ou de complaisance avec le FN", avait-il dit, selon des députés UMP, refusant d'adouber un député frontiste parce que "la victoire nationale du FN n'est plus hypothétique".
"Notre position est claire : aucune complaisance ni alliance avec le Front national, liberté de vote pour nos électeurs. Nous disons à nos électeurs : 'à vous de décider'", avait ajouté Nicolas Sarkozy.
L'élimination du candidat UMP Charles Demouge au premier tour de cette législative partielle dans la 4e circonscription du Doubs a plongé dans l'embarras le parti de Nicolas Sarkozy.
Alain Juppé, ex-Premier ministre sous Jacques Chirac, a pour sa part appelé à "faire barrage" au FN, la candidate d'extrême-droite Sophie Montel, étant selon lui raciste. Une position également soutenue par la vice-présidente de l'UMP Nathalie Kosciusko-Morizet.
"Liberté de choix"
François Fillon, ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, a quant à lui pris l'exact contre-pied en exprimant son refus d'appeler à voter pour un candidat PS, tout en disant vouloir combattre le FN.
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a estimé sur iTELE que ne pas voter pour le candidat PS serait "à la fois une faute morale et une faute politique".
Du côté du FN, on affiche sérénité et indifférence. "Nicolas Sarkozy (...) n'a décidément aucune autorité", a ainsi dit son vice-président, Florian Philippot, sur Radio Classique. "Quand on voit à ce point des voix discordantes s'exprimer, on se rend compte que ce parti n'existe plus."
Marion Maréchal-Le Pen, une des deux députés FN, a déclaré à BFM TV qu'elle ne demandait "rien du tout à l'UMP". "Je m'en fiche complètement", a-t-elle lâché.
Avec Reuters