La Cour internationale de justice a estimé mardi que ni la Serbie ni la Croatie n’avaient commis de génocide contre le peuple de leur adversaire, lors du conflit qui a ravagé les Balkans dans les années 1990.
La Serbie n'a pas commis de génocide contre les Croates lors de la guerre qui les opposa au début des années 1990, et la Croatie n'a pas commis de génocide contre les Serbes. Ce sont en tout cas les conclusions qu’a rendues, mardi 3 février, la Cour internationale de justice (CIJ).
"La Croatie n'a pas réussi à prouver ses allégations selon lesquelles un génocide a été commis", a déclaré le président de la CIJ, le juge Peter Tomka, lors d'une audience publique à La Haye, où siège l'institution.
De fait, les juges ont estimé que les actes commis par les Serbes au début du conflit n'avaient pas pour but de "détruire" le groupe ethnique croate de certaines zones de Croatie réclamées par les sécessionnistes serbes, mais de les "déplacer par la force".
De même, la Croatie n'a pas commis de génocide durant ce même conflit (1991-1995), ont estimé les juges, répondant à une contre-plainte déposée par Belgrade. "La Serbie n'a pas réussi à prouver un acte de génocide (...) contre la population serbe", a déclaré le juge Tomka.
La proclamation d'indépendance de la Croatie vis-à-vis de la Yougoslavie, en 1991, a été suivie d'une guerre entre les forces croates et les sécessionnistes serbes soutenus par Belgrade, qui voulaient intégrer un État serbe ethniquement pur.
La Croatie avait saisi la CIJ en 1999, demandant aux juges d'établir que la Serbie a commis un génocide et réclamant des "réparations financières". La Serbie a répliqué en 2010 par une contre-plainte dans la même affaire, accusant Zagreb de génocide pour l'opération militaire croate ayant mis un terme à la guerre en 1995. Selon Belgrade, quelque 200 000 Serbes ont dû alors fuir la Croatie.
Le conflit serbo-croate, l'un des nombreux qui secouèrent les Balkans durant la dernière décennie du XXe siècle, a fait environ 20 000 morts entre 1991 et 1995.
Avec AFP