Washington a déclaré réfléchir à la possibilité de fournir des armes à Kiev, alors que les rebelles pro-russes, toujours plus déterminés, ont infligé de nombreux revers à l’armée ukrainienne.
Jusque-là opposée à l’idée, l’administration Obama réfléchit à un renforcement de son aide militaire à l'Ukraine. Des hauts responsables américains ont indiqué, lundi 2 février, qu’ils pourraient livrer des armes aux soldats ukrainiens afin de les aider à résister aux séparatistes pro-russes.
"Ce qui est en cours de discussion, c'est que nous devrions peut-être fournir des armes défensives, de l'équipement défensif" aux forces armées de Kiev, a expliqué un responsable du Pentagone. Les opinions sur le sujet au sein de l'administration américaine "ont mûri", compte tenu de l'appui qu'apporte la Russie aux rebelles dans l'est ukrainien et des violations répétées des accords de cessez-le-feu de septembre dernier, a argumenté un autre responsable militaire américain.
Du côté du département d'État, on se montre plus prudent : sa porte-parole Jennifer Psaki a répondu lors de son point de presse qu'"aucune option n'est sur la table [mais qu']aucune n'en est exclue. Une discussion est en cours".
"Accroître les risques et les coûts" pour la Russie
Lundi, Michèle Flournoy, ancienne numéro 3 du Pentagone, Ivo Daalder, ancien ambassadeur des États-Unis auprès de l'Otan et d'autres experts proches de la Maison Blanche ont pris position publiquement en faveur de la livraison d'armes "défensives" à Kiev. L'Occident doit "accroître les risques et les coûts" pour la Russie en cas de nouvelles offensives dans l'est de l'Ukraine, selon un rapport signé par ces personnalités.
"Cela signifie fournir une assistance militaire directe, dans des montants largement supérieurs à ceux fournis jusqu'à présent, et comprenant des armes défensives 'létales', pour que l'Ukraine puisse mieux se défendre par elle-même", plaide ce document.
Celui-ci recommande de fournir un milliard de dollars d'armements dès cette année, dont des radars anti-artillerie, des drones, mais aussi des missiles anti-véhicules blindés, destinés à dissuader toute nouvelle offensive russe.
Le secrétaire d'État John Kerry est attendu à Kiev jeudi, sa seconde visite depuis que la crise ukrainienne a éclaté.
Les États-Unis accusent la Russie d'armer les rebelles, ce que Moscou dément, mais ils ont exclu jusqu'à présent de fournir des armes à Kiev, se limitant à une assistance militaire, comme des gilets pare-balles, de l'équipement médical et des radars.
Forts des récents revers infligés à l'armée ukrainienne, les rebelles pro-russes ont annoncé, lundi, vouloir mobiliser 100 000 hommes.
Avec AFP