
À rebours de plusieurs ténors de l’UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet est favorable au front républicain lors du second tour de la législative partielle dans le Doubs. La formation dirigée par Nicolas Sarkozy doit officialiser sa position mardi.
L'Union pour un mouvement populaire (UMP) se divise. Au lendemain de son élimination face au Front national (FN) et au Parti socialiste (PS) lors du premier tour de la législative partielle du Doubs, le parti dirigé par Nicolas Sarkozy semble avoir du mal à accorder ses violons.
Lundi 2 février, la numéro deux de la formation, Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM), s’est dit favorable à faire barrage au parti d’extrême droite. "Je ne peux pas vous dire quelle sera la position de l'UMP, a-t-elle affirmé sur RMC et BFMTV. En revanche, je défendrai celle que j'ai toujours défendue, à savoir que si j'étais personnellement confrontée à ce choix, et avec regret, sans gaîté de cœur, je choisirais de voter pour le candidat qui est opposé au candidat du Front national".
Le front républicain est "une folie"
Une déclaration qui va à l’encontre de propos tenus par d’autres ténors de l’UMP. Bien que le parti ait indiqué qu’il n’officialisera sa position qu’à l'issue de son bureau politique de mardi, de nombreux responsables ont déjà fait part de leur position. "Le Front national n'est pas une voie, mais le front républicain n'en est pas une autre", a jugé l'ex-ministre de l'Éducation, Luc Chatel, sur iTélé.
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Appeler au "front républicain" serait "un peu une solution de facilité, c'est une manière de se défausser", a pour sa part déclaré Bruno Le Maire sur France Info. Le candidat malheureux à la présidence de l’UMP y voit aussi "une façon de dire à tous les électeurs qui ont voté pour le Front national : ‘Vous ne faites pas partie de la République’" alors que "le rôle de l'UMP est de rassembler" autour d'une "certaine idée de la République".
Ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, le député Henri Guaino a exprimé sur France Inter sa "conviction personnelle" que le front républicain était "une folie", un "double mépris" vis-à-vis des électeurs UMP qui "n'appartiennent à personne" et de ceux qui "ont voté FN".
De fait, à l’UMP, peu de voix se sont exprimées dans le sens de Nathalie Kosciusko-Morizet, hormis l'ancien ministre et proche de Jean-Pierre Raffarin, Dominique Bussereau. Et tout porte à croire que Nicolas Sarkozy défendra la position du "ni, ni". Selon Europe 1, l’ancien chef de l’État a affirmé à ses proches qu'il ne veut ni appeler à voter FN, ni PS, lors du second tour de la législative partielle dimanche.
"Prendre ses responsabilités"
Au centre, l'Union des démocrates et indépendants (UDI) et son président Jean-Christophe Lagarde ont appelé dès dimanche à faire barrage à l'extrême droite.
Regrettant l'élimination du candidat de l'opposition républicaine nous appelons à faire barrage à l'extrême droite et sa démagogie xénophobe
— JC Lagarde (@jclagarde) 1 Février 2015À gauche, le président PS de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a indiqué sur RTL de ne pas avoir "de leçon à faire" aux dirigeants de l'UMP, mais précisé que "chacun devait prendre ses responsabilités" face à un "parti xénophobe".
Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, a quant à lui demandé officiellement" à l'UMP de soutenir le PS face au FN lors du second tour. "C'est un premier round, nous l'avons emporté, tout du moins dans les partis républicains. Aujourd'hui, il faut battre le Front national. Or, ce n'est pas fait. Il faut la mobilisation de tous, de tous les partis républicains", a-t-il déclaré lundi sur LCI et Radio Classique .
Avec AFP