![Syrie : Kobané, la reconquête Syrie : Kobané, la reconquête](/data/posts/2022/07/20/1658293929_Syrie-Kobane-la-reconquete.jpg)
Au nord de la Syrie, après de longs mois d’intenses combats, la ville kurde de Kobané, a été reprise aux jihadistes de l’organisation de l’État islamique. Nos reporters ont assisté aux dernières heures du siège de Kobané.
Lors de notre tournage à la mi-janvier, à quelques jours de la libération de Kobané, des échanges de tirs ont encore lieu, même si la plupart des jihadistes ont déjà battu en retraite.
Les combattants kurdes des YPG (les Unités de protection du peuple), mènent l’offensive. Par petits groupes postés dans les maisons éventrées, ils tentent de débusquer les derniers snipers de l’organisation de l’État islamique présents dans la ville syrienne. Les derniers combats se font rue par rue, maison par maison.
Les forces des YPG ont été créées en 2012 pour défendre l’ensemble des territoires kurdes. À Kobané, ces Kurdes de Syrie sont environ trois mille à combattre. La moitié d'entre eux sont des femmes. "Je suis ici pour reprendre Kobané, c’est une question d’honneur !", nous explique une jeune combattante de vingt ans.
Cité fantôme
Depuis le début des assauts menés par les jihadistes sur Kobané, les combattants des YPG estiment que quatre cent d’entre eux ont été tués ou blessés au combat. Côté jihadiste, 3000 hommes auraient été tués. Ces chiffres sont invérifiables, mais les pertes sont lourdes.
L’avancée des forces kurdes, puis la reprise de Kobané ont permis de sécuriser plusieurs quartiers. Au nord-ouest de la ville, la population a même retrouvé un semblant de quotidien. Sur les deux cent mille réfugiés qui ont fuit Kobané, quelques milliers sont déjà revenus.
Après quatre mois d’intenses combats, Kobané est un champ de ruines. Entre les bombardements de l’organisation de l’État islamique, les frappes de la coalition occidentale et les combats de rue menés par les forces kurdes, rien n’a été épargné. Dans le centre de la ville, tout est dévasté. Les bâtiments sont éventrés, les rues sont noyées sous les débris... Kobané ressemble à une cité fantôme. Les habitants savent que la reconstruction sera longue. L’eau potable se fait rare, la nourriture est quasi-inexistante.
Dans les alentours, l’organisation de l’État islamique contrôle toujours des dizaines de villages. La reconquête de Kobané est une victoire importante et symbolique pour les Kurdes, mais la guerre contre les jihadistes est, elle, loin d’être terminée.
Un grand reportage de Massoud Hamid, avec Michael Sztanke et Olivier Marzin.