L'organisation de l'État islamique a confirmé dimanche avoir exécuté l'otage japonais Haruna Yukawa. Elle détient également le journaliste Kenji Goto, dont le Premier ministre japonais a exigé la libération.
Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a annoncé, dimanche 25 janvier, que le Japon ferait "tout pour que le second otage [détenu par l'organisation de l'État islamique (EI)] soit relâché au plus vite". Il s'agit du journaliste Kenji Goto, capturé par fin octobre.
Le chef du gouvernement japonais, ainsi que plusieurs chefs d’État et de gouvernement étrangers, avaient préalablement dénoncé la possible exécution sommaire d'Haruna Yukawa, l’un des deux otages nippons aux mains du groupe islamiste.
Quelques heures après cette intervention télévisée, l'EI a confirmé, à travers sa radio, avoir exécuté cet otage. "L'État islamique met sa menace à exécution. (...) Il a exécuté l'otage japonais Haruna Yukawa après l'expiration du délai donné au Japon", a annoncé la radio du groupe, Al-Bayan, sur sa chaîne sur YouTube.
La veille, une vidéo de trois minutes avait été diffusée : elle montre une image fixe d'un des otages, Kenji Goto, en tunique orange montrant une photo de ce qui semble être le corps d'Haruna Yukawa.
it"Moi contre elle"
La mort d'Haruna Yukawa survient moins de deux jours après l'expiration de l'ultimatum de 72 heures posé mardi dernier par les islamistes de l'EI, qui menaçaient d'exécuter les deux Japonais à moins de recevoir une rançon de 200 millions de dollars.
Désormais l’organisation a abandonné cette exigence et réclame la libération d'une militante irakienne de l'EI, Sajida al-Richawi, détenue en Jordanie. "Je voudrais souligner combien il est facile de me sauver la vie", déclare l'otage toujours aux mains de l’EI dans la vidéo. "Rendez-leur leur sœur qui est aux mains du régime jordanien et je serai immédiatement relâché. Moi contre elle", ajoute-t-il.
La priorité du gouvernement Abe est désormais de "tout faire pour que [Kenji Goto] soit relâché au plus vite", en sollicitant "l'aide d'autres pays, à commencer par la Jordanie".
Le président américain Barack Obama a déclaré que les États-Unis se tenaient "aux côtés de leur allié japonais et applaudissaient le dévouement du Japon pour la paix et pour le développement dans une région loin de ses frontières". Le Premier ministre britannique, David Cameron, a de son côté estimé que "le meurtre brutal présumé d'Haruna Yukawa et les autres menaces faites par l'EI rappellent une nouvelle fois la barbarie meurtrière de ces terroristes".
Le président français, François Hollande, a condamné dimanche "l'assassinat barbare" d'un otage japonais. Il a également salué "l'engagement déterminé du Japon dans la lutte contre le terrorisme international et son rôle actif en faveur de la paix au Moyen-Orient".
Avec AFP et Reuters