logo

La Chine continentale confirme son premier cas

Un Chinois, récemment arrivé des États-Unis, est atteint du virus A (H1N1). Les autorités ont retrouvé la plupart des passagers qui ont voyagé avec lui. Le premiers cas de grippe en Asie avait été identifié le 1er mai à Hong Kong.

AFP - La Chine continentale a détecté lundi son premier cas de grippe porcine et mis en quarantaine des dizaines de personnes par crainte d'une propagation de l'épidémie, qui a fait plus de 50 morts dans le monde.

La confirmation que le jeune Bao, 30 ans parti le 7 mai des Etats-Unis où il étudie et arrivé deux jours plus tard à Chengdu, dans le Sichuan, via Tokyo puis Pékin, était bien atteint du virus A (H1N1) a entraîné la mise en quarantaine d'office des 84 passagers de son vol Pékin-Chengdu.

La Chine, le pays le plus peuplé au monde, a été traumatisée par l'épidémie de pneumonie atypique (SRAS) qui avait tué en 2003 près de 800 personnes dans le monde, dont 349 sur le territoire chinois.

Les autorités ont retrouvé 120 des 144 voyageurs du vol Tokyo-Pékin, dont de nombreux étrangers, qu'elles essayent de convaincre de se mettre à l'isolement. Le premier cas de grippe porcine en Asie avait été identifié le 1er mai à Hong Kong sur un Mexicain de 25 ans arrivé via Shanghaï. Cela avait valu à des clients d'un hôtel de Hong Kong où il avait séjourné en transit d'être placés une semaine en quarantaine.

Quelque 14 Mexicains sont encore en quarantaine en Chine et 1 à Singapour, selon le Mexique qui a dénoncé des actes de discrimination à l'égard de ressortissants mis à l'isolement sans présenter de symptômes. Mexico a annulé sa participation à un salon de l'alimentation en Chine du 19 au 21 mai.

Au Japon, 48 voyageurs qui se trouvaient à proximité d'un enseignant et de trois étudiants revenus du Canada avec le virus étaient confinés lundi dans un hôtel proche de l'aéroport de Tokyo. "On prend notre température deux ou trois fois par jour et on ne fait pratiquement rien d'autre", a déploré un homme d'affaires américain de 52 ans, sur une télévision nippone.

Le bilan mondial de l'épidémie était toujours lundi de 53 morts, dont 48 au Mexique (et 1.626 malades), 3 aux Etats-Unis, deuxième foyer de l'épidémie avec désormais bien plus de patients qu'au Mexique (2.532), 1 décès au Canada et 1 au Costa Rica.

La France a annoncé lundi deux nouveaux cas de grippe A (H1N1) sur des personnes revenant des Etats-Unis, portant à 15 le total de cas avérés.

La ministre de la Santé Roselyne Bachelot a souligné qu'il s'agissait de cas "importés" et non d'une contamination sur le sol français.

Cinq régions américaines sont considérées comme à risque par les autorités sanitaires françaises qui recommandent de ne s'y rendre que pour des "raisons familiales ou professionnelles impératives".

L'épidémie a connu une forte poussée ces derniers jours aux Etats-Unis avec près de 900 nouveaux cas depuis vendredi et l'annonce d'un troisième décès.

Les Centres de contrôle et prévention ont indiqué s'attendre à "de nouveaux cas, de nouvelles hospitalisations et de nouveaux décès dans les prochains jours et semaines".

Les Etats-Unis étudient le virus A(H1N1) et participent à l'effort international de mise au point d'un vaccin, selon le Dr Anne Schuchat, une responsable des CDC.

Les autorités ont toutefois rappelé que la grippe saisonnière faisait chaque année 36.000 morts aux Etats-Unis.

L'OMS maintient un niveau d'alerte élevé de 5 (de quasi-pandémie) sur 6, avertissant que l'épidémie peut connaître une atténuation pendant l'été puis une résurgence à l'automne dans l'hémisphère nord.

Au Mexique, elle semble en reflux, le dernier cas mortel datant du 4 mai. L'activité a repris dans les lieux publics et touristiques de Mexico au grand soulagement de ses 20 millions d'habitants.

Mais par précaution, six Etats ont décidé de suspendre les classes dans les écoles jusqu'au 18 mai, pour éviter une propagation du virus. Certaines régions comme le Jalisco (Guadalajara), où ont été detectés des décès suspects, ont fermé tous les lieux publics.