Au moins six civils ont trouvé la mort après un tir d'obus, jeudi, dans un quartier de Donetsk jusque-là épargné par les violences qui secouent l'est de l'Ukraine. Parallèlement, l'armée régulière a abandonné l'aéroport de la ville.
Six civils au moins ont été tués, jeudi 22 janvier, par un tir d'obus à Donetsk, dans l'est de l'Ukraine. L'obus de canon ou de mortier a explosé à un arrêt de trolleybus situé dans la partie sud de la ville. Les vitrines des magasins à proximité ont été soufflées par la déflagration.
Un journaliste de Reuters a pu voir six corps gisant à l'intérieur ou à proximité d'un trolleybus. La municipalité a parlé de sept morts et les communiqués rebelles laissent entendre que le bilan pourrait être plus lourd.
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"L’endroit où le trolleybus a été attaqué se trouve dans une zone de Donestk jusque-là épargnée par les violences et qui était considérée comme un quartier pas trop dangereux, explique Gulliver Cragg, correspondant de France 24 en Ukraine. Tous les jours dans cette région, des civils perdent la vie, mais il est rare qu’une attaque cause autant de pertes d’un coup." Le gouvernement a accusé les séparatistes du bombardement. Selon ces derniers, c’est un groupe d’Ukrainiens infiltrés dans le sud de la ville qui serait à l’origine du tir.
itL’armée ukrainienne se retire de l’aéroport
Parallèlement, l'armée ukrainienne a annoncé que les forces gouvernementales s’étaient retirées du nouveau terminal de l'aéroport de Donetsk, où elles combattaient farouchement depuis des mois les séparatistes pro-russes. Au moins 41 personnes - soldats et civils - sont mortes ces dernières 24 heures.
"Nous continuons à contrôler la partie sud de l'aéroport, a toutefois déclaré un porte-parole militaire, Vladislav Selezniov. Nous avons quitté le nouveau terminal tout simplement parce qu'il ressemble à une passoire et qu'il n'y a là-bas plus aucun endroit pour s'abriter."
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"À l’aéroport, les Ukrainiens semblent avoir jeté l’éponge après avoir défendu leurs positions durant des mois et construit toute une légende sur ses combattants, appelés les ‘cyborgs’, qui s’y battaient", indique Gulliver Cragg, pour qui ce retrait constitue un "tournant majeur dans le conflit".
Zone tampon
Ces événements interviennent alors que les ministres des Affaires étrangères ukrainien, russe, français et allemand ont annoncé, mercredi dans la soirée, la conclusion d’un accord sur la création de zones de sécurité entre séparatistes pro-russes et troupes gouvernementales dans le Donbass.
"Il y a finalement eu un accord conclu [mercredi] prévoyant que la ligne de démarcation, mentionnée dans le protocole de Minsk, sera la ligne à partir de laquelle devra commencer dès maintenant le retrait des armes lourdes, a annoncé le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier. Beaucoup dépendra de savoir si la question sur laquelle nous nous sommes mis d'accord n'est pas seulement valable sur le papier mais se traduit par un changement de la situation sur le terrain."
Avec AFP et Reuters