
Après plusieurs jours de violences, le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi a signé, ce mercredi, un accord de sortie de crise avec les rebelles houthis, qui contrôlent la capitale Sanaa et le palais présidentiel.
Un accord de sortie de crise a été conclu, mercredi 21 janvier au Yémen, entre le président Abd Rabbo Mansour Hadi et les miliciens chiites après plusieurs jours de violences meurtrières dans la capitale et la prise du palais présidentiel.
Selon le texte de l'accord, publié par l'agence de presse officielle Saba, les miliciens houthis se sont notamment engagés à quitter le palais présidentiel qu’ils avaient pris d’assaut le 20 janvier et à libérer le directeur de cabinet du président yéménite, Ahmed Awad ben Moubarak, enlevé en fin de semaine dernière.
En contrepartie, le projet de Constitution auquel ils sont opposés pourra être amendé et les Houthis ainsi que "le mouvement sudiste pacifique, et toutes les autres factions politiques privées de représentation équitable dans les institutions de l'État auront le droit d'être nommés dans ces institutions". Ces mesures de partage du pouvoir seront mises en place "immédiatement".
Abd Rabbo Mansour Hadi, qui a rencontré dans la journée un haut représentant des Houthis, n'est nullement assigné à résidence bien que son palais soit désormais gardé par les miliciens, avait déclaré plus tôt dans la journée un de ses proches.
Le Premier ministre Khaled Bahah a quant à lui été autorisé, mercredi, à quitter la résidence du centre de Sanaa où il était bloqué depuis deux jours par des miliciens chiites. Selon un porte-parole du gouvernement, il a pu se rendre vers une "destination sécurisée" après avoir négocié sa sortie.
Du côté de la communauté internationale, le secrétaire d'État américain John Kerry a immédiatement réagi, estimant que l'accord accédait à la plupart des demandes des miliciens. Les États-Unis, pour qui Abd Rabbo Mansour Hadi demeure "le président légitime", avaient appelé mercredi à une résolution pacifique du conflit au Yémen, qu'ils considèrent comme un pays clé de la lutte contre le terrorisme.
Le Conseil de sécurité de l'ONU avait lui fustigé le coup de force des Houthis, et apporté son soutien au président yéménite, tout comme le Conseil de coopération du Golfe (CGG), qui regroupe les monarchies arabes voisines du Yémen, et qui a dénoncé pour sa part mercredi un "coup d'État".
Mardi, le jeune chef du mouvement chiite, Abdel Malek al-Houthi, était sorti du silence pour s’en prendre, dans un discours télévisé mardi soir, au pouvoir, qualifié de corrompu. Il leur a également reproché de ne pas avoir associé suffisamment son mouvement à la rédaction du projet de Constitution, qui prévoit un État fédéral composé de six régions. Les chiites estiment que ce projet démantèlerait le Yémen et priverait le nord d'un accès à la mer, l'une des priorités d'Ansarullah, la milice des Houthis.
Avec AFP et Reuters