À Mogadiscio, au moins quatorze personnes ont été tuées dans une mosquée par un obus de mortier, selon des témoins. La Somalie est secouée par de violents affrontements depuis quelques jours.
La violence est encore montée d'un cran à Mogadiscio, où au moins 14 personnes ont été tuées dimanche dans une mosquée par un obus de mortier.
"L'obus de mortier est tombé à la porte de la mosquée. J'ai compté qu'environ 14 personnes avaient été tuées sur le coup et 10 blessées", a indiqué à l'AFP Hassan Abdifatah, un fidèle présent au moment des faits.
Plusieurs autres témoins ont confirmé l'attaque, survenue alors que la mosquée se remplissait pour la prière de l'après-midi.
"J'étais dans la mosquée quand j'ai entendu l'explosion et j'ai vu voler des éclats partout, tuant de nombreuses personnes", a indiqué un autre fidèle, Mumin Haji Yusuf, précisant avoir vu "du sang et des morceaux de corps humains un peu partout".
Au moins quatre autres personnes avaient été tuées jeudi et des dizaines blessées dans des combats entre des islamistes modérés soutenant le gouvernement somalien et des groupes islamistes radicaux.
Après une courte pause vendredi, les affrontements avaient redoublé de violence ce week-end, faisant déjà au moins 21 morts.
Depuis deux jours, chaque camp utilise batteries anti-aériennes, artillerie lourde et armes automatiques pour consolider ses positions dans une capitale dévastée par 18 années de guerre civile et d'anarchie.
"Nous avons pris le contrôle des zones où nous avons combattu contre les ennemis d'Allah", a assuré Sheikh Ali Mohamed (bien: Mohamed), responsable de Mogadiscio pour les insurgés islamistes radicaux des shebab, en affirmant contrôler le stade, le bâtiment du ministère de la Défense et une avenue du sud de la capitale.
Trois journalistes locaux revenant d'une conférence de presse du chef shebab ont été blessés.
Le ministre de l'Information, Farhan Mohamoud, a pour sa part déclaré que les insurgés n'avaient "pris aucune position aux forces gouvernementales".
"Cette guerre est menée par des combattants étrangers qui veulent prendre le contrôle de la Somalie. Ils mènent des attaques frontales sur les positions du gouvernement, afin de le renverser", a-t-il ajouté.
Mardi dernier, un soldat burundais de la force de paix de l'Union africaine en Somalie (Amisom), aujourd'hui la seule force étrangère présente en Somalie, avait été tué par des insurgés.
Ces combats ont provoqué un nouvel exode de milliers d'habitants, épuisés de fuir d'incessants combats, et portant leurs bagages sur la tête ou attachés derrière le dos, a constaté un correspondant de l'AFP.
Quelque 200 personnes ont été blessées, selon des témoins et des sources médicales et policières.
La Somalie est en proie à la guerre civile depuis la chute du président Mohamed Siad Barre, en 1991.
De 300.000 à 500.000 Somaliens ont été tués, en très grande majorité des civils, dans les combats entre milices rivales. Des centaines de milliers d'autres ont pris le chemin de l'exil, vers les pays voisins ou à l'intérieur du pays.
Siégeant dans une capitale en ruines, Mogadiscio, les institutions de transition - président, gouvernement, Parlement - n'exercent leur autorité que sur une petite partie du territoire et sont la cible régulière d'attaques des insurgés.
Après l'élection du nouveau président en janvier, certains combattants islamistes ont rejoint son administration pour former des unités mixtes avec les troupes du gouvernement de transition qu'il dirige désormais.
Mais les islamistes radicaux ont refusé de déposer les armes.