Le ministre français de la Défense s’est rendu, jeudi, sur la base militaire en construction de Madama, dans l'extrême nord du Niger. Cette dernière sera censée accueillir l'opération militaire Barkhane, aux portes de la Libye.
Après avoir réveillonné, mercredi, dans la capitale tchadienne en compagnie de soldats français, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a effectué une visite surprise, jeudi 1er janvier, dans l'extrême nord du Niger.
Le ministre français s’est rendu à bord d'un avion de transport militaire sur une base française en cours d'installation à Madama. Perdue dans un désert de sable à une centaine de kilomètres au sud de la frontière libyenne, cette infrastructure, dont la construction doit être achevée au printemps 2015, se situe tout près des premiers sanctuaires jihadistes libyens. Elle devrait donc constituer le futur poste avancé de l'opération anti-islamiste Barkhane aux portes de la Libye.
L'ancien fort colonial de Madama se trouve en effet sur la route des combattants jihadistes et des trafiquants d'armes qui descendent des sanctuaires du sud de la Libye vers le nord du Mali et du Niger. Il offre donc une position hautement stratégique face au défi jihadiste libyen, à propos duquel la France ne cesse de tirer la sonnette d'alarme.
Paris réclame une mobilisation internationale
Dans son allocution de Nouvel An, prononcée mercredi soir, Jean-Yves Le Drian a en effet une nouvelle fois appelé la communauté internationale à se "mobiliser" pour endiguer le développement d'un "sanctuaire terroriste" en Libye, qui déstabiliserait toute la région et menacerait l'Europe. "La solution doit autant que possible être trouvée par les Libyens eux-mêmes. Mais c'est la responsabilité des voisins de la Libye et de la communauté internationale que de se tenir à leurs côtés pour retrouver les chemins de la stabilité", a déclaré le ministre.
"La France y prendra évidemment toute sa part", a-t-il poursuivi, laissant la porte ouverte à tous les scénarios, politique et militaire, alors que plusieurs pays de la région, dont le Niger et le Tchad, réclament une intervention internationale afin de stopper la contagion jihadiste dans le sud.
L'opération Barkhane, mise en place le 1er août 2014 pour traquer les groupes islamo-mafieux au-delà des frontières, s'étend sur une zone couvrant cinq pays - Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso.
Avec AFP