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Au menu de la presse internationale, mercredi 31 décembre, la condamnation de l’opposant russe Alexeï Navalny et de son frère pour "détournement de fonds", et la décision du jeune Syrien Sarout de rejoindre l'organisation de l'État islamique.

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Cette revue de presse internationale commence en Russie, où l’opposant Alexeï Navalny a été condamné mardi à trois ans et demai de prison avec sursis, et son frère, Oleg, de trois ans et demi de prison ferme pour "détournement de fonds".

C’est une condamnation qu’Alexeï Navalny, figure de proue des grandes manifestations moscovites de l’hiver 2011-2012 contre Poutine, a immédiatement dénoncée en évoquant un procès "politique". D’après "The Moscow Times", sitôt le jugement prononcé, il a tenté de rejoindre ses partisans rassemblés face au Kremlin, malgré son assignation à résidence, ce qui lui a valu d’être rapidement interpellé et reconduit chez lui.

La condamnation des Navalny fait à la une du "Wall Street Journal", qui dénonce "les preneurs d’otage du Kremlin". "Le président Poutine a complété ses agressions extérieures, cette année, par une répression sévère de ses opposants intérieurs". Le journal explique que "la nouvelle stratégie du Kremlin consiste à laisser libres ses opposants, pour ne pas en faire des martyrs, tout en prenant des membres de leur famille en otage" - "Staline en personne apprécierait la tactique". "Le Kremlin a l’intention de faire pression sur Alexeï Navalny en lui rappelant que son frère est en prison. À Washington, désormais, de rappeler au Kremlin, qu’il détient le frère d’un opposant en otage, en prenant les sanctions qui s’imposent".

Pour "The Independent", les Navalny sont les "prisonniers politiques de Poutine". Rappelant que le motif de leur condamnation est perçu par leurs soutiens comme un prétexte pour "discréditer le pourfendeur de la corruption qu’est Alexeï Navalny", le quotidien évoque lui aussi l’ère soviétique pour commenter sa condamnation.

Quant au "Washington Post", il pose tout simplement cette question : "Si Vladimir Poutine jouit autant du soutien de ses compatriotes qu’il le clame, notamment pour l’invasion de l’Ukraine, alors pourquoi a-t-il autant peur d’Alexeï Navalny ?"

"Le Monde", pour sa part, s’interroge sur le rôle d’Yves Rocher. L’entreprise de cosmétiques française est à l’origine de la plainte déposée contre les Navalny. Rappelant que le jugement rendu mardi conclut que leur société a escroqué sa filiale russe, le journal se demande si les enquêteurs ont fait pression sur l’entreprise pour qu'elle porte plainte. D’après "le Monde", c'est ce que pensent bon nombre d'observateurs, dont Sergueï Gouriev, un économiste russe réfugié à Paris, qui déclare ne pas savoir "précisément quels moyens de pression les enquêteurs ont utilisé", mais qu’il était «important pour eux qu'une société étrangère soit impliquée", car cela "donnait au dossier une apparence de solidité" au dossier.

"Le Monde" rapporte également que le jeune chef rebelle syrien Abdel Basset Sarout a finalement rejoint l’organisation de l’État islamique. Icône de la révolution syrienne, Sarout avait été l’un des tout premiers de Homs à prendre part à la révolution contre Assad. Le jeune gardien de but, promis à une carrière internationale, avait ensuite évolué avec la révolution. Un cheminement immortalisé dans un documentaire bouleversant, "Homs, chronique d'une révolte", du réalisateur damascène Talal Derki, et que le chercheur Romain Caillet juge symptomatique d'une "radicalisation d'une partie des révolutionnaires syriens", qui se sentent "abandonnés à la fois par les démocraties occidentales, les monarchies du Golfe et les brigades rebelles modérées".

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