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Les autorités pakistanaises ont décidé mercredi d'instaurer des tribunaux militaires pour les affaires de terrorisme, à la suite de l'attaque meurtrière d'une école par des Taliban. Depuis ce drame, le Pakistan a rétabli la peine de mort.

Les affaires de terrorisme relèveront bientôt des tribunaux militaires, ont décidé mercredi 24 décembre les responsables politiques du Pakistan, une semaine après le massacre par un commando taliban de 149 personnes, dont 133 écoliers, à Peshawar (nord-ouest).

"L'attaque de Peshawar a choqué la nation. Nous ne laisserons pas le sang de nos enfants couler en vain", a déclaré le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif dans une allocution télévisée, à l'issue d'une négociation de près de onze heures avec les représentants des partis politiques du pays. Ces derniers se seraient accordés pour amender la Constitution en vue de la création de ces tribunaux.

Le chef de l'opposition, Syed Khursheed Shah, a précisé que ces tribunaux seraient constitués pour une période de deux ans. "L'objectif (...) est de faire rapidement le procès des terroristes", a-t-il insisté.

Six exécutions en une semaine

L'attaque de l'école de Peshawar, l'attentat le plus sanglant qu'ait connu le pays, avait déjà entraîné la levée du moratoire sur la peine de mort au Pakistan, en vigueur depuis 2008. Six condamnés à mort ont été pendus depuis cette décision, il y a une semaine. Le ministère de l'Intérieur prévoit ainsi d'exécuter 500 condamnés à mort.

Le carnage de l’école de Peshawar a été revendiqué par le Mouvement des Taliban du Pakistan (TTP), principal groupe rebelle islamiste du pays, en réaction aux opérations de l’armée pakistanaise au Waziristan du Nord, leur plus important bastion le long de la frontière afghane.

Les suspects jugés pour terrorisme sont rarement condamnés au Pakistan, à cause des failles du système judiciaire. Les procès pouvant durer des mois voire des années sans résultat concluant, les tribunaux militaires sont vus comme une solution de rapidité. Mais ces instances régies par la puissante armée du pays posent la question de l'accès de la société civile et des médias au déroulement des procès, et du respect des droits des personnes jugées.

Avec AP et AFP