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Un tribunal de Buenos Aires a reconnu, pour la première fois dans l'histoire, le droit d'une femelle orang-outan du zoo de Buenos Aires, où elle vit depuis 20 ans, à vivre en liberté, en tant que "personne non humaine".

C’est une première mondiale. Un tribunal argentin a reconnu le droit de vivre en liberté à Sandra, une femelle orang-outan, vivant au zoo de Buenos Aires, où elle est arrivée en 1994 de Rostock, en Allemagne. Saisie par l'Association de fonctionnaires et avocats pour les droits des animaux (Afada), la justice a considéré l'animal comme "une personne non humaine".

"Elle vit depuis vingt ans dans un grand espace, avec des spécialistes qui s'occupent de son alimentation, contrôlent sa santé, et de manière générale, elle vit dans de très bonnes conditions", a assuré de son côté à l'AFP Adrian Sestelo, responsable du département biologique du zoo.

Mais pour l'association Afada, Sandra "est une personne non humaine car elle a des liens affectifs, elle réfléchit, elle ressent, elle se frustre d'être enfermée, elle prend des décisions, elle est dotée de conscience et de perception du temps, elle pleure quand elle perd (un proche), elle apprend, elle communique et elle est capable de transmettre son savoir".

La Chambre de cassation pénale de la capitale a donc donné raison à l’Afada en décidant d'appliquer une ordonnance d'Habeas Corpus (le droit de ne pas être emprisonné sans jugement) à l'animal, considérant ainsi que, même s'il ne s'agit pas d'un être humain, il a des sentiments et le droit à une plus grande liberté.

Une décision de justice qui pourrait faire jurisprudence

"Ceci ouvre la voie non seulement pour d'autres grands singes mais aussi pour d'autres êtres doués de sens qui sont injustement et arbitrairement privés de liberté dans les zoos, cirques, parcs aquatiques et laboratoires scientifiques", a commenté pour le journal "La Nacion", l'avocat de l'Afada, Paul Buompadre.

Mais, même si elle peut légalement recouvrer la liberté, les experts estiment que Sandra, âgée de 28 ans, ne connaît pas son habitat naturel et ne pourrait pas y survivre. Le zoo de Buenos Aires a cependant indiqué qu’il étudiait, déjà bien avant le jugement, la possibilité de la transférer dans un sanctuaire naturel au Brésil ou aux États-Unis.

En décembre 2013, une demande similaire avait été rejetée par la justice de New York. Une organisation de défense des animaux avait alors demandé que quatre chimpanzés en captivité soient considérés comme "personnes non humaines" et bénéficient du droit à la liberté.

AFP

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