Les alentours de la ville d'Abéché, dans l'est du Tchad, sont depuis jeudi le théâtre de violents combats entre l'armée et les insurgés venus du Soudan. Selon les autorités tchadiennes, 247 personnes ont été tuées, dont 225 rebelles.
AFP - Les combats dans l'est du Tchad entre les forces gouvernementales et les troupes rebelles venues du Soudan ont fait 247 morts jeudi et vendredi, dont 225 parmi les insurgés, a annoncé le porte-parole du gouvernement tchadien, évoquant un bilan "toujours provisoire".
"225 morts, 127 véhicules récupérés, 93 véhicules détruits" ont été dénombrés, a déclaré lors d'un bref point de presse Mahamat Hissène, également ministre de la Communication.
"Les forces gouvernementales déplorent dans leurs rangs 22 martyrs, 31 blessés. Dix véhicules ont été détruits par les rebelles", a ajouté M. Hissène, ajoutant que l'armée continuait "à traquer les survivants".
L'armée tchadienne a fait "212 prisonniers", a précisé le porte-parole.
Selon lui, il s'agit du "bilan actualisé mais toujours provisoire dans les combats dans l'est du Tchad" engagés depuis jeudi.
Jeudi soir, l'état-major de l'armée tchadienne avait annoncé un premier bilan provisoire de 125 morts parmi les rebelles et 21 parmi les militaires. L'Union des forces de la résistance (UFR, neuf factions rebelles) a réfuté ces chiffres sans en fournir d'autres.
Rébellion et armée s'étaient violemment accrochés jeudi vers la localité d'Am-Deressa, au sud d'Abéché, utilisant d'importants moyens aériens et terrestres, d'après les deux parties.
Abéché (600 km de la capitale) est une ville stratégique où se trouvent les sièges de plusieurs ONG, un aéroport militaire - utilisé par Tchadiens et Français - ainsi que le commandement militaire tchadien pour l'est du pays.
Rebelles et forces gouvernementales se sont de nouveau affrontés vendredi, lors d'opérations terrestres, cette fois vers Haouich, plus au sud, selon les deux camps qui assuraient chacun avoir pris l'avantage sur l'adversaire.
N'Djamena a affirmé à la télévision publique avoir "neutralisé" 60 véhicules de la rébellion, ce qu'a réfuté une source rebelle jointe par l'AFP.
La rébellion a, elle, revendiqué dans un communiqué "plusieurs dizaines de morts et blessés" et plusieurs prisonniers faits chez l'adversaire.
Entrée le 4 mai dans l'est du Tchad, l'UFR affirme viser N'Djamena, la capitale, qu'une précédente coalition de rebelles avait gagnée en février 2008, manquant de peu de renverser le président Idriss Deby Itno.
Le gouvernement dit avoir pris toutes les dispositions pour contrer les rebelles.