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Presse internationale, mercredi 10 décembre 2014. Au menu de cette revue de presse, le rapport explosif du Sénat américain sur la CIA et la torture.

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On consacre cette revue de presse internationale au rapport du Sénat américain sur les interrogatoires menés par la CIA, pour obtenir des informations de terroristes présumés, arrêtés après les attentats du 11-Septembre.
Présenté comme un document «explosif», ce rapport de 524 pages où revient 131 fois le mot «torture», met en lumière le fait que ces interrogatoires étaient «bien pires» que ce que les services de renseignement américains  avaient reconnu. Pire encore, rapporte The New York Times, la CIA y est accusée d’avoir délibérément dissimulé  la «brutalité» de ses pratiques - une «brutalité» injustifiée et «inefficace», selon ce rapport, qui conteste l’argument des services secrets: ces techniques étaient employées pour «sauver des vies». Faux, répondent les sénateurs.
Une partie des médias américains est sous le choc. Evoquant des conditions d’interrogatoire «horribles», «plus cauchemardesques qu’on ne saurait l’imaginer», The Daily Beast rapporte que certains détenus ont été forcés de se tenir debout, la jambe cassée, empêchés de dormir pendant 180 heures d’affilée, dans des cellules parfois si froides qu’ils en étaient gelés. Et puis il y aurait eu, aussi, les menaces de représailles envers leurs familles.
Ce sont des récits terribles, dont The Guardian livre les noms de quelques uns des  protagonistes - ceux des responsables, comme George Tenet, le directeur de la CIA de 1997 à 2004, l’actuel directeur de la CIA, John Brennan, qui était le bras droit de Tenet au moment où le régime de la torture a été établi, mais aussi Condoleeza Rice, qui donna le feu vert à l’interrogatoire d’Abou Zubaydah en juillet 2002 - ce Saoudien arrêté au Pakistan en mars 2002, torturé comme le fut Khaled Sheikh Mohammed, présenté comme le cerveau des attentats du 11 septembre, ou encore Abd Al-Rahim al-Nashiri, soupçonné de participation à l’attentat contre le USS Cole en 2000. Les noms de ceux qui ont exécutés ces ordres, sont en revanche inconnus, à l’exception de celui d’un sous-traitant de la CIA, David Passaro, accusé d’avoir battu à mort un détenu afghan, Ahmed Wali, à Salt Pit, une prison, près de Kaboul.
La condamnation de ces actes par la presse américaine est quasi-unanime. «Ce qui est arrivé dans le «donjon» de l’Amérique n’aurait jamais dû arriver», écrit The Washington Post.
Et tout cela pourquoi ? Est-ce que la torture produit des résultats ? – Non, répond The New York Times: ce n’est pas cela qui a permis l’élimination de Ben Laden, ni la neutralisation de José Padilla, cet Américain reconnu coupable d’avoir formé en Floride une cellule de soutien aux terroristes. Ce n’est pas la torture qui a permis d’empêcher l’attaque planifiée contre le consulat américain de Karachi, ni même la capture de Khaled Sheikh Mohammed.
Alors, certes, écrit aussi The New York Times, il y a des gens en Amérique pour justifier, pour ne pas dire pour faire «l’apologie» de la torture - le journal évoque notamment l’entretien que lui a accordé la veille l’ex-vice-président Dick Cheney, où il expliquait que l’idée que la CIA ait pu mentir à la Maison-Blanche était «absurde».
La CIA dont d'anciens responsables ont décidé de livrer leur version des faits, avec un site internet. CIAsavedlives.com, «la CIA a sauvé des vies».
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