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Joseph Kabila remanie son gouvernement et l'entrouvre à l'opposition

Le président de la RDC, Joseph Kabila, a nommé un gouvernement de "cohésion nationale", qui laisse une petite ouverture à quelques partis d'opposition, sur fond de spéculations concernant ses intentions pour l'élection de 2016.

Le président de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila a nommé, dimanche 7 décembre, un gouvernement de "cohésion nationale". Il sera dirigé par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, aux affaires depuis avril 2012, qui a été reconduit dans ses fonctions.

Nouveau massacre dans la région de Beni

Trente-six personnes ont été tuées à l'arme blanche dans la nuit de samedi à dimanche dans l'est de la RDC où l'armée et les casques bleus se révèlent impuissants à enrayer une série de massacres attribués à des rebelles ougandais.

Ce nouveau drame porte à plus de 250 le nombre de personnes tuées dans des circonstances similaires depuis le début du mois d'octobre dans le territoire et la ville de Beni, dans le nord de la province du Nord-Kivu.
 

Ce gouvernement, qui compte 48 membres, reste dominé par la majorité présidentielle, d'autant plus qu'elle est renforcée par l'entrée de certains de ses ténors. Il laisse toutefois une petite ouverture à certains partis d'opposition. Et ce, en réponse à une promesse faite par le président en octobre 2013 à l'issue des "concertations nationales", forum politique qui avait réuni des représentants de la majorité présidentielle, de l'opposition et de la société civile.

L'ouverture politique se fait essentiellement en faveur de la formation du président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, qui compte quatre députés à l'Assemblée nationale. De son côté, Léon Kengo a réussi à obtenir le ministère du Budget pour Michel Bongongo (ministre d'État), de son Union des forces du changement (UFC) et un poste de vice-ministre à la coopération internationale pour son gendre.

En profite également le Mouvement de libération du Congo (MLC), le deuxième parti de l'opposition au Parlement, dont le chef Jean-Pierre Bemba est jugé à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Il est accusé de deux chefs de crimes contre l'humanité et de trois chefs de crimes de guerre. Thomas Luhaka, secrétaire général du MLC, fait ainsi son entrée au gouvernement comme vice-Premier ministre , chargé des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l'information. Le MLC obtient aussi un autre ministère : l'Aménagement du territoire.

La nomination de ce gouvernement intervient, alors que des spéculations concernant les intentions de Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, pour l'élection de 2016. Les chancelleries occidentales l'ont mis en garde contre la tentation d'une réforme de la Constitution, qui lui interdit de briguer un troisième mandat.

Avec AFP et Reuters

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