La Fédération internationale de l’automobile (FIA) a publié un rapport de 396 pages sur l’accident du pilote de Formule 1 Jules Bianchi lors du Grand Prix du Japon. L’une des conclusions indique que le Français n’aurait pas suffisamment ralenti.
Le rapport commandé par la Fédération internationale de l'automobile (FIA) sur l’accident du pilote français Jules Bianchi, grièvement accidenté au Grand Prix du Japon de Formule 1, le 5 octobre à Suzuka, a été dévoilé jeudi.
Le document, qui détaille les circonstances et tire des conclusions sur près de 400 pages, a été rédigé à la suite des travaux d’enquête d’un comité de dix membres choisis par la FIA, dont Ross Brawn (ex-Ferrari et Mercedes), l'ancien pilote et champion du monde Emerson Fittipaldi, et le professeur Gérard Saillant. Ils ont étudié en détails les circonstances de l'accident du jeune pilote français, toujours dans un état "critique mais stable" à l'hôpital de Nice.
"Plusieurs facteurs clés sont intervenus, qui ont contribué à l'accident, mais aucun de ces facteurs ne l'a causé seul", explique la FIA au début de ce résumé dont les principales conclusions sont les suivantes :
• La trajectoire au virage 7 (du circuit de Suzuka) a été rendue plus étroite par l'eau qui coulait sur la piste. Sutil, puis Bianchi un tour plus tard (au 43e tour), ont perdu le contrôle de leur véhicule à cet endroit-là.
• Bianchi n'a pas ralenti suffisamment pour éviter de perdre le contrôle au même endroit de la piste que Sutil.
• Les actions qui ont suivi l'accident de Sutil (notamment la sortie d'un engin de levage pour évacuer sa Sauber) étaient en phase avec les règlementations, et leur interprétation à la suite de 384 incidents de course lors des huit années précédentes. Il n'y avait donc pas de raison apparente pour que la voiture de sécurité sorte, avant ou après l'accident de Sutil.
• Pendant les deux secondes pendant lesquelles la voiture de Bianchi quittait la piste et traversait le dégagement (avant de percuter l'engin de levage), il (Bianchi) a appuyé en même temps sur l'accélérateur et le frein, avec les deux pieds. Le système "FailSafe" est conçu pour couper le moteur (dans ce cas précis) mais n'a pas fonctionné à cause du "coordinateur de couple", qui contrôle le système de freinage électronique (BBW) du train arrière. Le BBW de la Marussia de Bianchi était incompatible avec les réglages du "FailSafe".
• Le fait que le "FailSafe" n'ait pas coupé le moteur a pu affecter la vitesse de l'impact, mais il n'est pas possible de quantifier cela. Il est toutefois possible que Bianchi ait été perturbé par ce qui se passait, par le fait que ses roues avant étaient bloquées, et qu'il n'ait pas été en mesure de faire tourner la voiture pour éviter l'engin de levage.
• La rapidité des procédures de secours a contribué de manière significative à sauver la vie de Bianchi.
• Les blessures de Bianchi n'auraient pas été moindres si son cockpit avait été fermé ou si l'engin de levage avait été équipé de jupes (pour éviter que la Marussia passe en-dessous). Aucune de ces deux solutions n'aurait pu jouer un rôle car l'impact a eu lieu à 126 km/h entre sa monoplace (700 kilos) et l'engin de levage (6,5 tonnes). Il n'y a pas de structure suffisante, sur une F1, pour absorber l'énergie d'un tel impact sans détruire le cockpit du pilote ou générer une décélération fatale.
Avec AFP