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Nicolas Sarkozy, élu président de l’UMP, cherche à resserrer les rangs

Nicolas Sarkozy s’est exprimé dimanche sur TF1, pour la première fois depuis son élection à la présidence de l’UMP. L'ancien chef de l'État a fait plusieurs annonces, il souhaite notamment à instaurer une "gouvernance collective" du parti.

Le nouveau président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, s’est exprimé moins de 24 heures après son élection sur les premiers chantiers qui l’attendent dans la reconstruction du parti de droite. "Le temps est au collectif", a-t-il affirmé sur le plateau de TF1 avant de faire plusieurs annonces.

L'ancien chef de l'État a d’abord répété son engagement : organiser des primaires en 2016 en vue de l'élection présidentielle de 2017. Une élection qu’il affirme ouverte aux centristes de l'UDI mais à pas à ceux du MoDem de François Bayrou qui "ont fait l'élection de François Hollande" en 2012.

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François Bayrou, nouveau maire de Pau et ancien candidat à l'élection présidentielle en 2012, avait annoncé qu'il voterait pour le candidat socialiste au second tour de l'élection présidentielle. Il s’était cependant gardé de donner une consigne de vote à ses partisans, les appelant à choisir "en conscience".

La création d’un "comité des anciens Premiers ministres"

Nicolas Sarkozy a également annoncé la création d'un "comité des anciens Premiers ministres" au sein du parti d'opposition afin de favoriser une gouvernance "collective". "Je n'ai pas l'intention [...] de conduire cette formation politique seul", a-t-il expliqué en précisant que ces derniers "[l’]aideront de leurs conseils et de leur expérience dans la conduite de cette formation politique".

L’ancien président de la République a précisé avoir rencontré dimanche à ce sujet Dominique de Villepin, qui a accepté de siéger dans ce futur comité. Il n'a pas dit s'il avait recueilli l'assentiment d'Édouard Balladur, Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et François Fillon.

Nicolas Sarkozy a tenu à arrondir les angles en expliquant que François Fillon et Alain Juppé avaient "raison" d’appeler au rassemblement. Quant à Bruno Le Maire, il l'a présenté comme "un des meilleurs espoirs" à droite, tout en soulignant le "travail remarquable" de Luc Chatel, secrétaire général sortant De possibles indices pour le futur organigramme de l’UMP, dont il a réaffirmé qu'il souhaitait changer le nom, sans donner plus de piste.

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Nicolas Sarkozy qui a martelé qu’il s’agissait d'"un nouveau départ" pour l’UMP a refusé d'évoquer sa - probable - candidature à la primaire de 2016. "Cette question se pose, je n'ai aucunement l'intention d'y apporter une réponse", a-t-il expliqué.

"Quand Sarkozy prône l’ouverture, c’est en général pour tuer l’opposition"

Nicolas Sarkozy, dont l’élection à la tête de l’UMP a été moins nette que prévue, devra compter avec de nombreux leaders à droite, comme Bruno Le Maire, fort d’un score de 29 % à l’élection de samedi. "C’est toute la différence avec 2007 [où Nicolas Sarkozy avait été élu à 85 % président de l’UMP, NDLR], analyse Roselyne Febvre, chef du service politique de France 24, car aujourd’hui, il n’est plus la seule personnalité de premier plan de son parti".

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"Il faut qu’il joue le rassemblement, car un président de parti qui divise ne peut qu’aller à l’échec, poursuit Roselyne Febvre. Mais par le passé, il a montré que lorsqu’il prône l’ouverture, c’est en général pour tuer toute opposition".

Selon la journaliste, une question subsiste cependant : "Ce que Nicolas Sarkozy n’a pas dit, c’est ce que devient la droite aujourd’hui : on a la droite libérale incarnée par François Fillon, celle légitimiste représentée par Hervé Mariton, la droite étatique symbolisée par Alain Juppé et une droite protectionniste incarnée par Nicolas Sarkozy… mais quelle est la droite que veulent les adhérents aujourd’hui ?"