logo

L'Opep a décidé, jeudi, de ne pas abaisser ses objectifs de production de pétrole, inchangés depuis 2011. Une annonce qui a accéléré la chute des prix du baril, au grand dam de certains pays producteurs comme la Russie ou les États-Unis.

Trente millions de barils par jour, point barre. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n'a pas voulu, jeudi 27 novembre, baisser son plafond de production quotidienne d'or noir à l'issue d'une réunion très attendue, à Vienne.

"Pas de changement", a résumé le ministre koweïtien du Pétrole, Ali al-Omair. Cet objectif de production est resté inchangé depuis 2011 et la chute des prix du baril de brut, ces derniers mois, n'a en rien entamé la détermination de l'Opep.

>> À lire sur France24.com : "Chute du prix du pétrole : à quoi joue l'Arabie saoudite ?"

Cette annonce a aussitôt entraîné une nouvelle dégringolade des cours de la précieuse ressource. Le prix est même passé sous la barre des 70 dollars à Londres, son plus bas niveau en plus de quatre ans.

Russie, États-Unis et Venezuela perdants

Le statu quo n'arrange pas les affaires de plusieurs pays producteurs. La Russie, déjà affaiblie par les sanctions économiques occidentales, espérait une baisse du plafond qui aurait permis de faire remonter le prix du brut, ce qui lui aurait donné un peu d'air frais financier. Le rouble a d'ailleurs tangué suite à la décision de l'Opep et il est tombé à un niveau historiquement bas par rapport au dollar et à l'euro.

Les États-Unis ne doivent pas non plus être ravis de la décision de l'Opep. En passe de devenir le plus important producteur au monde, le pays exploite surtout du pétrole non-conventionnel, plus cher à traiter. Le prix bas de l'or noir ne fait donc pas du bien aux marges des compagnies américaines.

Enfin, le Venezuela, pourtant membre de l'Opep, avait ouvertement milité pour une baisse du plafond afin d'améliorer ses finances en péril. Le ministre vénézuelien des Affaires étrangères, Rafael Ramirez, a quitté la réunion à Vienne en refusant de répondre aux questions.

Tous ces pays doivent en vouloir à l'Arabie Saoudite qui a tenu bon face aux pressions, soutenue par plusieurs autres pays du Golfe. Riyad, contrairement aux États-Unis, peut se permettre de supporter un prix bas, car l'exploitation du pétrole conventionnel dont regorge ses sols est bien moins onéreuse.

Avec AFP