
La France a annoncé mardi qu'elle reportait jusqu'à nouvel ordre la livraison d'un premier porte-hélicoptères Mistral à la Russie. Le président Hollande considère que la situation actuelle dans l'est de l'Ukraine n'est pas satisfaisante.
La Russie devra encore patienter. Paris a décidé, mardi 25 novembre, de "surseoir jusqu’à nouvel ordre" à la livraison du premier porte-hélicoptères Mistral à Moscou, en raison de la situation toujours tendue en Ukraine.
"Le président de la République considère que la situation actuelle dans l'est de l'Ukraine ne permet toujours pas la livraison du premier BPC [bâtiments de projection et de commandement, NDLR]", a indiqué la présidence française dans un communiqué.
Pas d'agacement du côté de Moscou
En réponse, la Russie a déclaré qu'elle ne comptait pas "pour l'instant" poursuivre en justice la France pour ce report. "Nous allons attendre avec patience" la livraison, a ainsi affirmé le vice-ministre russe de la Défense Iouri Borissov, cité par l'agence publique Ria Novosti. Ce n'est qu'en cas d'annulation du contrat que Moscou pourrait entamer des poursuites judiciaires et réclamer le remboursement de la commande, voire une amende pour annulation. Vladimir Poutine, lui, est resté silencieux.
"Il n'y a pas de colère, pas d'agacement du côté de la Russie. Le Kremlin n'est pas pressé de régler ce dossier avec la France", note Ksenia Bolchakova, correspondante de France 24 à Moscou. "Les experts politiques et militaires en Russie disent d'une seule voix qu'en cas d'annulation de la livraison, ce sera un coup dur pour Paris et non pour Moscou. Cela aura non seulement un coût mais aussi un impact en terme d'image de la France comme partenaire fiable sur le marché des armes actuel", ajoute-t-elle.
>> À lire sur France 24 : "Les Mistral de la discorde"
Livraison attendue pour 2015
Les Mistral, des bâtiments de projection et de commandement vendus par la France à la Russie en juin 2011 pour 1,2 milliard d'euros, sont au centre d'un imbroglio diplomatico-militaire depuis la volonté du président François Hollande, le 4 septembre, de lier leur livraison à l'évolution de la crise en Ukraine où la situation s'est dégradée. La livraison du premier des deux, le Vladivostok, devait initialement intervenir en octobre, puis en novembre. "La dead-line est maintenant reportée à début 2015", précise Ksenia Bolchakova.
Le président français avait déclaré le 16 octobre que le respect du cessez-le-feu en Ukraine restait l'une des conditions pour que la France accepte de livrer les Mistral. Mais le conflit entre armée ukrainienne et séparatistes pro-russes a fait 1 000 morts depuis la trêve conclue en septembre avec la participation de Moscou.
Avec AFP