Soupçonné de fraude fiscale et de corruption, l'ex-Premier ministre José Socrates, arrêté il y a trois jours, a été mis en examen et placé en détention provisoire, lundi. La justice s'intéresse notamment à l'achat d'un appartement de luxe à Paris.
Le Portugal est sous le choc après le placement en détention de l’ancien chef du gouvernement José Socrates. Impliqué dans plusieurs affaires politico-judiciaires, l’ex-Premier ministre a été mis en examen lundi 24 novembre pour fraude fiscale et corruption.
Selon le ministère public, les soupçons portent sur des opérations bancaires et des transferts d'argent d'origine douteuse. José Socrates, arrêté vendredi à l'aéroport de Lisbonne à sa descente d'un avion en provenance de Paris, avait un train de vie fastueux qui paraît incompatible avec les revenus qu’il a déclarés au fisc.
"Je n’ai pas de capitaux et pas de compte à l’étranger. J’ai toujours vécu de mon seul travail", avait assuré en juillet dernier l’homme politique qui s’était pourtant acheté un appartement de luxe à Paris.
Plusieurs affaires
Par le passé, José Socrates avait déjà dû se défendre d’avoir bénéficié d’un diplôme de complaisance. Il avait été également cité dans une affaire de corruption présumée à l’époque où il était ministre de l’Environnement.
Ingénieur de formation, ce socialiste a fait toute sa carrière dans la politique. Nommé Premier ministre en 2005, il a dû faire face à une croissance au point mort et des finances publiques catastrophiques. Il impose alors des plans d’austérité, mais qui échouent à convaincre les marchés financiers de la solvabilité du Portugal en pleine crise de la dette en zone euro. Après le refus de l’opposition de droite de cautionner un quatrième plan de rigueur, il finit par démissionner en mars 2011.
"Animal féroce" comme il aimait se décrire, il se représente aux élections législatives, mais subit un échec. José Socrates prend alors sa retraite politique pour suivre des études de philosophie à Paris. Depuis 2013, il était également consultant d’un laboratoire pharmaceutique suisse. Il restera désormais dans l’histoire comme le Premier ancien chef de gouvernement portugais à avoir été mis sous les verrous.
Avec AFP