
Alain Juppé accueillait l’ancien président Nicolas Sarkozy dans sa ville de Bordeaux, samedi. Mais lorsque le maire girondin a évoqué sur scène "un rassemblement de la droite et du centre", il a été hué par les supporters UMP.
Alain Juppé hué, Nicolas Sarkozy acclamé. Si le match qui se jouera entre Nicolas Sarkozy, futur candidat à la primaire pré-présidentielle, et le maire de Bordeaux, déjà candidat, n'a officiellement pas encore commencé, le spectacle offert dans la cité girondine avait des airs de premier round. À une semaine du scrutin pour la présidence de l’UMP, le meeting organisé à Bordeaux face à plus de 4 000 personnes s’est déroulé dans une ambiance électrique.
Alain Juppé accueillait Nicolas Sarkozy dans sa ville, comme il l’avait fait avec Bruno Lemaire et Hervé Mariton, autres candidats à la présidence du parti. Mais quand le maire girondin est monté sur la scène, il a été hué par la foule, rassemblée dans un hangar des berges de la Garonne.
"Je suis convaincu qu'il faut un large rassemblement de la droite et du centre si nous voulons battre la gauche", en 2017, a déclaré Alain Juppé. Aussitôt, des "hou hou" ont fusé, couvrant sa voix, tandis que la foule scandait "Nicolas, Nicolas". Les huées et sifflets ont redoublé quand il a ajouté qu'il fallait "préparer une primaire ouverte" en 2016, autrement dit avec le centre, notamment le MoDem de François Bayrou.
Alain Juppé a alors lancé aux sifflets : " Vous me connaissez, et je ne me laisse pas pour ma part impressionner par des mouvements de foule ". Une référence à peine masquée à Nicolas Sarkozy accusé, samedi dernier, de s’être prononcé pour "l'abrogation" de la loi sur le mariage homosexuel sous la pression des militants de l'association devant lesquels il s'exprimait.
Sarkozy se pose en rassembleur
Nicolas Sarkozy, qui n’a pas réagi pendant les huées, s’est ensuite efforcé de calmer les esprits. "Nous n'avons pas le droit de nous diviser. Ce qui s'est passé entre Jean-François Copé et François Fillon, a été indigne", a-t-il clamé, affirmant qu'il refusait de "donner le spectacle des mêmes querelles".
Sur son compte Twitter, il a cependant laissé libre cours à l’ironie : " Oui à l’alliance de la droite et du centre, mais un centre qui a choisi d’être avec nous matin, midi et soir ". Exit donc François Bayrou qui en 2012 avait donné sa préférence à François Hollande, devenant ainsi la bête noire du noyau dur de la droite. Succès garanti auprès du public qui l'a chaudement applaudi.
"Oui à l'alliance de la droite et du centre, mais un centre qui a choisi d'être avec nous, matin, midi et soir" #NSBordeaux
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 22 Novembre 2014Avec AFP